Le chimiste allemand Bayer a renoué avec les bénéfices au troisième trimestre, et relevé ses prévisions annuelles, grâce à de meilleures performances de sa branche agrochimie, malgré la poursuite des procédures judiciaires américaines contre le glyphosate.
Keystone-SDA, afp
09.11.2021, 09:09
09.11.2021, 09:16
ATS
Le groupe a fait état mardi dans un communiqué d'un bénéfice net de 85 millions d'euros (près de 90 millions de francs) entre juillet et septembre, après une perte de 2,7 milliards au deuxième trimestre. Il a fait toutefois moins bien que les estimations des analystes de Factset, qui prévoyaient un bénéfice net de 353 millions d'euros.
Son résultat d'exploitation (EBIT) s'élève à 530 millions d'euros, contre une perte de 9,4 milliards l'an dernier. Bayer a par ailleurs revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires annuel, tablant désormais sur une augmentation de 7% contre 6% en août, après avoir enregistré une hausse de 14,3% au troisième trimestre.
«Nous avons enregistré de solides performances, grâce à une forte dynamique de croissance dans toutes les divisions», s'est félicité le PDG du groupe, Werner Baumann, dans un communiqué. La branche santé, locomotive du groupe, a vu son chiffre d'affaire grimper de 7,1%, à 4,5 milliards d'euros.
Elle enregistre néanmoins une baisse de 31,2% de son bénéfice opérationnel, en raison de «hausse des dépenses en recherche et développement» et du coût du lancement de plusieurs médicaments.
L'affaire glyphosate toujours ouverte
La division agrochimie connaît également une forte hausse de son chiffre d'affaires (+25,8%), et réduit ses pertes opérationnelles, à 200 millions, contre 10,6 milliards l'an dernier. Cette amélioration est «principalement attribuable à une hausse des prix et des volumes» des produits de l'entreprise.
Cette division est toutefois toujours plombée par la salve de procédures aux Etats-Unis à laquelle Bayer est confronté depuis le rachat en 2018 de l'agrochimiste américain Monsanto, producteur de l'herbicide Roundup, dont la substance active est le glyphosate.
Le glyphosate est classé «cancérogène probable» par le Circ par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l'OMS. Le groupe, qui conteste cette caractérisation, a signé en juin 2020 un large accord à plus de 10 milliards de dollars pour solder ces procédures.
Mais un juge américain a rejeté en mai une partie de ce plan, totalisant 2 milliards d'euros, destinée à limiter le coût des futures réclamations en recours collectif visant le produit.
L'affaire est donc retournée entre les mains de la justice américaine, qui doit rendre une décision d'ici 2022. Le versement de ces indemnisations devraient donc se faire «en 2022 plutot qu'en 2021», a indiqué le groupe mardi.