Conjoncture BCE: prévision de croissance en zone euro relevée pour 2021 et 2022

afp

10.6.2021 - 16:08

A l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE, sa présidente  Christine Lagarde s'est dite plus optimiste pour les perspectives économiques qu'il y a trois mois. (archives)
A l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE, sa présidente Christine Lagarde s'est dite plus optimiste pour les perspectives économiques qu'il y a trois mois. (archives)
ATS

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi ses prévisions de croissance du PIB et d'inflation en zone euro pour 2021 et 2022, face à un rebond de l'économie plus rapide qu'attendu avec la décrue de la pandémie.

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L'institut monétaire prévoit une croissance de 4,6% en 2021 et de 4,7% en 2022, plus que les 4,0% et 4,1% prévus dans la dernière série de projections publiée en mars. Pour 2023, les économistes de la BCE s'attendent toujours à une croissance de 2,1%.

«Nous sommes plus optimistes pour les perspectives économiques qu'il y a trois mois», a expliqué la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs.

L'institution s'attend également à une hausse des prix à la consommation de 1,9% cette année et de 1,5% l'année prochaine, plus que les 1,5% et 1,2% annoncés précédemment en raison de facteurs «temporaires» liés à la reprise économique et à la hausse des prix de l'énergie.

Mais la BCE ne croit pas à un dérapage durable des prix: l'inflation restera «en dessous de notre objectif» -- proche mais en dessous de 2% -- sur la période de projection jusqu'en 2023, a expliqué Mme Lagarde.

Parmi les facteurs positifs pour la conjoncture: la levée des restrictions qui «devrait entraîner un rebond vigoureux du secteur le plus touché», c'est-à-dire les services.

La BCE prévoit ainsi un «fort rebond», qui a démarré au deuxième trimestre. L'accélération des campagnes de vaccination européennes y contribuera, alors que la croissance doit «continue(r) de s'améliorer au deuxième semestre» de 2021, a-t-elle précisé.

Plus généralement, la perspective pour la croissance reste «équilibrée», entre la possibilité d'une reprise «encore plus forte» grâce à la hausse vigoureuse de la demande et les dangers d'une reprise de la pandémie à cause de la propagation de variants.

Pour ne pas mettre en péril cette amorce de reprise, le conseil des gouverneurs de la BCE a maintenu jeudi son cap monétaire accommodant, fait de taux d'intérêt à leur plus bas historique et d'achats massifs de dette.

Cette politique est jugée nécessaire «pour réduire l'incertitude et renforcer la confiance», a insisté Mme Lagarde alors que les interrogations grandissent sur l'avenir de ces généreuses mesures de soutien.

«Une hausse soutenue des taux du marché pourrait se traduire par un resserrement des conditions de financement (...) pour l'ensemble de l'économie. Un tel resserrement serait prématuré et poserait un risque pour la reprise économique en cours et les perspectives d'inflation», a averti Christine Lagarde.

Elle a ainsi martelé qu'il était «trop tôt» pour discuter d'une sortie progressive des programmes de soutien monétaire actuellement en place.