Transport aérien Cathay Pacific: démission du président

ATS

4.9.2019 - 12:38

La démission du président de Cathay Pacific (John Slosar, au centre), trois semaines seulement après celle du patron (Rupert Hogg, à droite), serait due – selon la compagnie – à son départ à la retraite. (archives)
La démission du président de Cathay Pacific (John Slosar, au centre), trois semaines seulement après celle du patron (Rupert Hogg, à droite), serait due – selon la compagnie – à son départ à la retraite. (archives)
Source: KEYSTONE/AP/KIN CHEUNG

Cathay Pacific a annoncé mercredi la démission de son président John Slosar, trois semaines après le départ du directeur général du groupe qui avait été rappelé à l'ordre par Pékin en raison du soutien apporté par certains employés à la mobilisation hongkongaise.

La compagnie aérienne, une des entreprises hongkongaises les plus connues à l'étranger, émerge à peine de très fortes turbulences directement liées à son positionnement vis-à-vis de la crise politique qui ébranle l'ex-colonie britannique depuis juin.

Cathay Pacific avait été clouée au pilori par des médias d'Etat chinois et par les autorités car certains de ses employés avaient participé d'une manière ou d'une autre au mouvement prodémocratie, qui est sans précédent à Hong Kong depuis la rétrocession en 1997.

Dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong, Cathay annonce que M. Slosar, 63 ans, démissionne et sera remplacé à la présidence par Patrick Healy, un des dirigeants de Swire Group, l'actionnaire majoritaire de la compagnie.

«Sa démission est due à son départ à la retraite» a affirmé la compagnie, en précisant que le remplacement sera effectif le 6 novembre à l'issue de la réunion du conseil d'administration du groupe.

Mi-août, l'ex-directeur général Rupert Hogg avait démissionné en même temps que Paul Loo, directeur de la clientèle et des affaires commerciales, dans le contexte de la mobilisation pro-démocratie à Hong Kong.

La direction générale de l'aviation civile chinoise avait exigé de Cathay les noms des personnels à bord de ses vols à destination de la Chine, ou qui traversent son espace aérien, indiquant que ceux soutenant le mouvement pro-démocratie ne seraient pas autorisés sur ces vols.

Cathay avait été soupçonné par Pékin de complaisance envers le mouvement et envers ses employés sympathisants avec les manifestants, notamment après des déclarations de son président.

M. Slosar avait ainsi indiqué que la compagnie, qui emploie 27'000 personnes à Hong Kong, comptait au sein de son personnel «pratiquement tous les points de vue.

«Nous n'imaginons même pas leur dicter ce qu'elles doivent penser», avait-il souligné face à la presse.

Mais la vive réaction des médias officiels chinois, et le risque de se couper du lucratif marché chinois avait conduit la compagnie à un demi-tour brutal.

Au moins quatre employés de Cathay avaient été licenciés, dont deux pilotes.

Une cinquième, Rebecca Sy, coordinatrice syndicale et hôtesse de l'air, dit avoir été renvoyée sans explication.

Des salariés avaient dénoncé une chasse aux sorcières contre quiconque afficherait son soutien aux manifestations.

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