Suite à la grève Clestra Métal dépose le bilan: 125 emplois menacés en Alsace

ATS

27.9.2023 - 19:45

Le fabricant alsacien de cloisons de bureaux Clestra Métal a déposé le bilan mercredi. Il a sollicité sa liquidation judiciaire, après près de trois mois d'une grève engagée par la CGT.

Une grève est en cours de manière continue depuis le 3 juillet chez Clestra Metal, paralysant "quasi-totalement l'activité". Les grévistes ont reçu le soutien du patron du parti communiste Fabien Roussel (archives).
Une grève est en cours de manière continue depuis le 3 juillet chez Clestra Metal, paralysant "quasi-totalement l'activité". Les grévistes ont reçu le soutien du patron du parti communiste Fabien Roussel (archives).
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Face à une «situation exceptionnelle qui rend son redressement totalement impossible, l'entreprise a constaté sa cessation de paiement et n'a eu d'autre choix que de déposer le bilan le 27 septembre 2023 en sollicitant son placement en liquidation judiciaire», a annoncé la direction dans un communiqué.

Clestra Métal, rebaptisé Unterland Métal depuis juillet dernier, est basé à Illkirch (Bas-Rhin), où il emploie 125 salariés. La société fait partie de Clestra New, qui avait été placé en redressement judiciaire en août 2022 avant d'être repris par le groupe de mobilier pour les collectivités Jestia, avec 5 millions d'euros de prêts publics.

La décision de mercredi ne concerne pas le reste du groupe Clestra New (250 salariés), a souligné le président Rémi Taieb. Une audience sur le sort d'Unterland Métal est prévue mardi au tribunal de commerce de Paris.

Dix ans de difficultés

La direction a invoqué «d'importantes difficultés financières et d'exploitation depuis plus de dix ans». Elles se seraient «accrues ces dernières années avec les effets de la crise sanitaire, du conflit russo-ukrainien, de la hausse des prix des matières premières, d'un litige avec le bailleur du site et d'une cyberattaque en 2022».

Mais selon M. Taieb, le facteur «décisif» du dépôt de bilan est la grève continue depuis le 3 juillet, qui «paralyse quasi-totalement l'activité, entraîne une perte de chiffre d'affaires de 65% depuis le début du 3e trimestre, et a anéanti le carnet de commandes».

Déclenché à la suite du licenciement pour faute grave d'un salarié, puis focalisé sur le paiement des jours de grève, le conflit social s'est enlisé, ce que le syndicat majoritaire CGT attribue à un «refus de tout dialogue» de la direction.

Les grévistes ont reçu successivement la visite de Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, et du secrétaire national du PCF Fabien Roussel. Les tentatives de négociation engagées depuis quelques semaines au ministère de l'Économie et des Finances ont toutes échoué.