Commerce de détail Danone veut devenir une entreprise à mission

ATS

20.5.2020 - 14:23

Le géant français de l'alimentaire Danone va proposer à ses actionnaires de devenir une «entreprise à mission» pour renforcer ses engagements sociaux, environnementaux et créer de la «valeur durable» dans un monde ébranlé par l'épidémie de Covid-19 (archives).
Le géant français de l'alimentaire Danone va proposer à ses actionnaires de devenir une «entreprise à mission» pour renforcer ses engagements sociaux, environnementaux et créer de la «valeur durable» dans un monde ébranlé par l'épidémie de Covid-19 (archives).
Source: KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI

Le géant alimentaire Danone va proposer à ses actionnaires de devenir une «entreprise à mission» pour renforcer ses engagements sociaux, environnementaux et créer de la «valeur durable» dans un monde ébranlé par l'épidémie de Covid-19, a annoncé le groupe mercredi.

Cette proposition sera soumise à l'Assemblée générale des actionnaires qui doit se tenir le 26 juin à huis clos en raison de l'épidémie.

La notion de «société à mission», introduite par la loi Pacte sur la croissance promulguée il y a un an, permet à une entreprise commerciale d'intégrer dans ses statuts des objectifs sociaux et environnementaux auxquels elle consacrera des moyens et un suivi. Le décret d'application a été publié en janvier dernier.

Danone, qui est l'une des valeurs de l'indice CAC40 de la Bourse de Paris, entend «devenir la première société cotée à inscrire dans ses statuts son modèle de création et de partage de valeur durable avec l'ensemble de ses parties prenantes», a indiqué le groupe dans un communiqué.

Une décision «d'importance pour ne pas dire historique», a estimé auprès de l'AFP le PDG du groupe, Emmanuel Faber, qui y voit une «clé de voûte» pour Danone alors que l'épidémie promet «un futur proche incertain et dans lequel on va avoir besoin de cap et de certitudes».

Il s'agit selon lui de se doter d'une «gouvernance qui gravera dans le marbre l'ADN de Danone et sa mission d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre».

Le conseil d'administration devra nommer un comité de mission «composé de personnalités d'expertise mondiale», qui rendra compte aux actionnaires des progrès réalisés par exemple dans les domaines de la préservation de la planète, sur la base des vérifications d'un «organisme tiers indépendant», a détaillé Emmanuel Faber.

Le groupe, qui compte plus de 100'000 salariés dans le monde dont 9000 en France et qui a réalisé 25,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019, s'engage parallèlement à obtenir, d'ici cinq ans, la certification «B Corp» pour l'ensemble de ses activités dans le monde. Ce label est censé garantir de hautes performances sociales, environnementales, en matière de transparence et gouvernance.

Salaire du PDG réduit

Danone indique également mercredi que la rémunération fixe d'Emmanuel Faber sera réduite de 30% pendant six mois et que les membres du conseil d'administration renoncent à leur rémunération du second semestre 2020. Les montants correspondants doivent servir à élargir la couverture santé des salariés du groupe.

Lors de son assemblée générale le 14 juin 2019, le distributeur Carrefour était lui aussi devenu une «entreprise à mission», se fixant celle de «proposer à (ses) clients des services, des produits et une alimentation de qualité et accessibles à tous», en ligne avec la stratégie amorcée depuis deux ans et demi par son PDG, Alexandre Bompard.

Les actionnaires du groupe de distribution coté à la Bourse de Paris avaient voté à 97,72% l'inscription, en préambule des statuts de la société, d'une «raison d'être».

Alors que Bruxelles doit présenter mercredi sa stratégie «De la ferme à la fourchette», M. Faber a estimé auprès de l'AFP que le système agricole actuel arrivait «au bout parce le climat est en train de changer et que déjà les rendements baissent», notamment pour le blé, dans un pays comme la France.

Il plaide pour «transformer la politique agricole commune en politique alimentaire commune». «Jusqu'à présent, il y avait l'industrie agroalimentaire d'un côté et la politique agricole commune de l'autre, qui ne se parlaient pas», a-t-il regretté.

Retour à la page d'accueil