Après un an de pandémieDivertissement, e-commerce, tourisme: les gagnants et perdants
afp
17.3.2021 - 07:29
La crise causée par la pandémie de Covid-19 a mis une large partie du monde à l'arrêt, entre confinements et fermetures de pans entiers de l'économie, mais certains secteurs ont largement tiré parti de la situation.
Keystone-SDA, afp
17.03.2021, 07:29
17.03.2021, 07:37
ATS
D'Amazon à Lego en passant par Air France, Chevron ou Sony, rapide tour d'horizon des résultats financiers 2020 de quelques grands noms de l'économie mondiale.
.Amazon en champion de la vente sur internet
Restrictions de déplacements et fermetures de boutiques ont poussé les consommateurs à se tourner davantage vers internet.
Géant mondial du commerce en ligne, l'américain Amazon, qui a profité aussi du besoin grandissant pour les services de cloud (informatique à distance), a vu son chiffre d'affaires décoller de près de 40% en 2020, à près de 387 milliards de dollars.
Dans le même esprit, si de nombreuses personnes se sont mises aux fourneaux, la livraison de repas a aussi connu une nette accélération.
Le groupe anglo-néerlandais Just Eat Takeaway a enregistré un bond de ses revenus de 54%, à 2,4 milliards d'euros, tandis que son concurrent britannique Deliveroo voyait la valeur des transactions sur sa plateforme augmenter de 64%, à 4,1 milliards de livres.
Le fait-maison a toutefois résisté: en France, les ventes de petit-électroménager ont été dopées (+11,2%) par les restrictions, notamment celles des robots culinaires (+27,5%).
Lego, jeu vidéo, séries: le divertissement confiné en forme
Faute de pouvoir aller au cinéma, au théâtre ou au musée, les ténors de «l'entertainment» à domicile ont naturellement eu le vent en poupe.
Le fabricant danois de petites briques Lego a même signé une année record en termes de bénéfices (+19% à 1,3 milliard d'euros), tandis que ses ventes ont grimpé de 13%.
Côté virtuel, le jeu vidéo a aussi connu un cru 2020 faste, d'autant plus que Sony et Microsoft lançaient de nouvelles consoles juste avant Noël. Le japonais a ainsi vu ses ventes progresser de 40% sur un an, lors des trois derniers mois de l'année.
L'éditeur américain Activision ("Call of Duty") a dépassé les attentes au dernier trimestre et le français Ubisoft s'attend à un exercice 2020/2021 (achevé fin mars) record.
La passion pour les séries ne s'est pas démentie. Si le pionnier Netflix a dépassé les 200 millions d'utilisateurs dans le monde, aidé par divers succès comme «Le jeu de la dame», son rival Disney+, lancé fin 2019, atteignait déjà les 95 millions d'abonnés début 2021.
Le transport aérien cloué au sol
Conséquence des très fortes contraintes qui ont pesé sur le tourisme, les compagnies aériennes ont connu une «annus horribilis»: Air France a encaissé un choc «sans précédent» qui lui a fait perdre 7,1 milliards d'euros, soit un peu plus que sa rivale allemande Lufthansa (6,7 milliards) ou que le groupe britannique IAG, maison mère de British Airways (6,9 milliards).
Les low-cost n'ont pas été épargnées, comme EasyJet qui a vu ses recettes fondre de 88% au premier trimestre de son exercice décalé (soit d'octobre à fin décembre).
Selon l'Association du transport aérien international (Iata), les compagnies qui ont perdu 510 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2020 et leurs pertes financières ont atteint 118 milliards de dollars. L'horizon reste bouché: les pertes devraient encore s'établir à 38 milliards cette année.
La chute de l'activité mondiale a largement fait refluer la demande pour le pétrole et les géants de l'or noir ont conclu 2020 avec des pertes abyssales.
Les cinq plus grandes compagnies privées du monde – BP, Chevron, ExxonMobil, Shell et Total – ont annoncé des pertes nettes cumulées de 77 milliards de dollars pour 2020, dont plus de 20 milliards pour le seul BP.
Le secteur peut toutefois espérer profiter de la reprise sur fond d'accélération des campagnes de vaccination en 2021, ce qui a déjà permis aux cours du pétrole de retrouver leurs niveaux d'il y a un an.