Zurich (awp)- Les pertes économiques mondiales dues aux catastrophes naturelles et d'origine humaine se sont avérées moins élevées en 2019, par rapport à l'année précédente.
Swiss Re Institute s'attend toutefois à une hausse des phénomènes naturels violents à cause du réchauffement climatique.
En 2019, les pertes ont atteint 146 milliards de dollars (environ 141 milliards de francs), soit 30 milliards de moins qu'en 2018, indique mercredi l'étude Sigma de Swiss Re. C'est aussi inférieur à la moyenne sur dix ans (212 milliards).
Le secteur de l'assurance a couvert 60 milliards de ces pertes, soit un recul de 36% par rapport à 2018, là aussi en-dessous des 75 milliards en moyenne de ces dix dernières années. Ce recul des dommages est surtout lié «à l'absence d'ouragans importants et coûteux aux Etats-Unis».
L'an dernier, 137 milliards de dollars de pertes étaient dus aux désastres naturels et 9 milliards dus à l'activité humaine. Sur les 60 milliards de dommages assurés, les catastrophes naturelles ont compté pour 52 milliards. Les plus grosses pertes pour l'industrie ont eu lieu dans des zones densément peuplées du Japon, avec le passage du typhon Faxai en septembre (pertes assurées de 7 milliards), suivi par le typhon Hagibis en octobre (8 milliards).
«Le développement économique et la concentration croissante de la population dans les centres urbains, ainsi que les changements climatiques, continueront à l'avenir d'accroître les pertes dues aux phénomènes météorologiques», a prévenu Edouard Schmid, président du Swiss Re Institute, cité dans le document.
Les risques météorologiques «restent assurables»
«Il est difficile de quantifier les effets exacts de la hausse des températures sur des catastrophes liées à la météo, mais le changement climatique est une menace qui demande une action immédiate en raison de son impact désastreux sur les vies humaines et l'économie mondiale», a ajouté Jerome Haegeli, économiste en chef chez Swiss Re.
Les effets sont déjà visibles et comprennent l'élévation du niveau des mers, des vagues de chaleur plus longues et plus fréquentes et des précipitations irrégulières. L'étude pointe «des périls secondaires» comme les inondations induites par le typhon Hagibis, l'onde de tempête provoquée par le cyclone Idai au Mozambique, les moussons en Asie du sud-est. «Les températures records dans l'est de l'Australie ont entretenu les feux de forêt sur des millions d'hectares de bush, les plus longs qu'a connu le pays».
Swiss Re estime que les risques météorologiques «restent assurables». Les assureurs doivent toutefois s'adapter à des risques dynamiques, en intégrant dans leur modélisation les développements socio-économiques, les dernières recherches scientifiques et l'état des mesures locales d'atténuation des risques. «Ils doivent se méfier des historiques de pertes».
En ce qui concerne l'assurabilité des risques de pandémie tels que le Covid-19, les capacités de l'industrie sont limitées, a fait savoir Jerome Haegeli. Il est nécessaire de trouver des solutions qui impliquent les gouvernements.
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