Immobilier Echec des négociations salariales dans la construction

dv, ats

25.10.2023 - 16:20

La Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) recommande à ses membres de procéder à des augmentations individuelles des salaires pour 2024. Pour les syndicats, qui réclament une compensation générale du renchérissement, les négociations ont été rompues.

Entrepreneurs et syndicats ne sont pas d'accord sur les salaires pour 2024 dans le secteur principal de la construction (image symbolique).
Entrepreneurs et syndicats ne sont pas d'accord sur les salaires pour 2024 dans le secteur principal de la construction (image symbolique).
ATS

Au cours des deux dernières années, les salaires dans le secteur principal de la construction ont augmenté de plus de 4%, indique mercredi la SSE dans un communiqué. En 2023, les salaires ont augmenté de 1,9% à 3% tandis qu'en 2022, des hausses individuelles avaient entraîné une hausse moyenne des salaires de 1,5%, précise-t-elle.

La faîtière rappelle que les ouvriers de la construction gagnent en moyenne 6300 francs par mois et reçoivent un 13e salaire. La rémunération des contremaîtres se situe juste au-dessus des 8000 francs mensuels. Il s'agit de loin des salaires industriels les plus élevés de Suisse, souligne la SSE. L'inflation devrait en outre retomber en 2024.

Pour la faîtière, la rémunération individuelle liée aux performances du personnel de chantier est prioritaire. Et d'expliquer que la Convention nationale impose des règles très strictes et que le salaire est l'un des rares instruments qui permettent aux entreprises de se différencier les unes des autres. Le salaire est décisif pour retenir les travailleurs qualifiés et créer des incitations à la formation continue, fait valoir la SSE.

«Attitude irresponsable»

Si la SSE écrit que les négociations sur les adaptations des salaires 2024 se sont «achevées» mercredi, les syndicats Unia et Syna ne sont pas du même avis. Pour eux, la direction de la SSE a «rompu unilatéralement» les négociations déjà avant fin octobre, dénoncent-ils dans un communiqué.

Pour eux, une compensation du renchérissement est indispensable et se justifie d'autant plus que les carnets de commandes sont pleins. Sans compensation, les salaires réels baisseront, ce qui serait «catastrophique».

Dans pratiquement toutes les branches du second œuvre, les résultats intermédiaires des négociations salariales prévoient une augmentation générale des salaires, soulignent-ils. Et d'ajouter que dans les régions, de nombreuses entreprises réalisent qu'une telle démarche est indispensable.

Les syndicats espèrent que, lors de leur assemblée début novembre, les délégués de la SSE corrigeront «l'attitude irresponsable» de la direction et ramèneront les entrepreneurs à la table des négociations.

dv, ats