Coronavirus Enseigner devant les photos de ses élèves

ATS

29.4.2020 - 14:38

Comme partout ailleurs, les étudiants ne viennent plus en classe à l'école Ardévaz de Sion en raison du coronavirus. Mais les cours se poursuivent et plutôt que de parler dans le vide, les profs ont épinglé le portrait des élèves à leurs places habituelles.

«La moitié des cours est donnée en visioconférence», explique à Keystone-ATS le directeur de l'établissement Alexandre Moulin. Pendant ces heures, les élèves sont tranquillement posés chez eux, «mais pour les profs, c'était un peu décourageant. D'où l'idée d'imprimer en format A3 les portraits des étudiants».

En entrant dans une classe, la manoeuvre donne le sourire. Une dizaine de visages, immobiles et silencieux, observent le tableau noir avec attention. De quoi donner tout son sens à l'expression 'être sage comme une image'. «Avec la perspective, on a presque l'impression qu'ils sont là», complète en souriant le directeur.

«Maintenir la routine»

Pour celui qui est aussi prof de mathématiques, «il était important d'un point de vue psychologique que les cours soient donnés dans les classes pour ne pas perturber la routine des étudiants». Ces derniers continuent donc à suivre le même plan horaire. Pour les visioconférences, ils sont aussi invités à allumer leur webcam.

D'ailleurs, s'il est possible de donner des cours en ligne, pourquoi s'arrêter aux frontières du pays, s'est-il interrogé. Depuis plusieurs semaines, les étudiants ont ainsi droit à environ cinq heures d'enseignement dispensés des quatre coins du globe. L'anglais depuis Brisbane en Australie, l'allemand depuis Munich, la géologie au pied d'un volcan en Islande ou la géopolitique depuis Kingston en Jamaïque.

«L'idée est de motiver les élèves à continuer de bosser malgré la situation», résume le directeur qui s'inquiétait particulièrement pour ceux qui préparent une maturité.

«Impulsion positive»

Le reste des cours est donné sous forme de capsules et documents partagés avec les élèves. Alexandre Moulin relève que si les visioconférences ne sont pas enregistrées, les capsules sont elles conservées. Il espère développer l'offre numérique de l'école et pourquoi pas «proposer dès l'année prochaine des cours par correspondance une fois par semaine».

Selon lui, la moitié des enseignants était déjà au point avec les outils numériques et avait déjà recours à la bibliothèque en ligne dont dispose l'établissement. L'autre moitié a complété ses connaissances en quelques jours. «Le confinement a provoqué cette impulsion positive», estime encore Alexandre Moulin.

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