Le géant pétrolier américain Exxonmobil a pompé moins de pétrole et de gaz au premier trimestre mais a profité de la hausse des prix du brut. Celle-ci s'est traduite par un bond des revenus et des bénéfices, malgré une grosse charge liée à son retrait de Russie.
29.04.2022, 13:43
29.04.2022, 14:40
ATS
La production s'est établie à 3,7 millions d'équivalent-barils par jour sur la période, ce qui est moins qu'au premier trimestre 2021 ou qu'au trimestre précédent. Le groupe impute cette baisse à des événements météorologiques l'ayant obligé à suspendre temporairement ses opérations, à de la maintenance et à la cession de certaines activités.
Mais les prix de l'or noir se sont envolés dans le courant du trimestre, grimpant début mars à plus de 130 dollars le baril dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avant de redescendre entre 100 et 110 dollars actuellement. Résultat: le chiffre d'affaires d'ExxonMobil a décollé de 53% pour atteindre 90,50 milliards de dollars. Ce qui est un peu moins qu'attendu par les analystes.
Son bénéfice net a lui doublé, à 5,48 milliards de dollars. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, il s'est aussi affiché un peu en-dessous des prévisions. L'action reculait de 2% dans les échanges électroniques de la Bourse de New York.
Le bénéfice net du groupe a par ailleurs été amputé d'une charge de 3,4 milliards de dollars liée à l'arrêt de ses activités en Russie. Suivant l'exemple de nombreuses multinationales ayant pris leurs distances avec Moscou, ExxonMobil a en effet annoncé début mars qu'il allait se retirer de son dernier grand projet dans le pays, Sakhalin-1.
La société américaine gère depuis 1995 ce site situé tout à l'est de la Russie, au nord du Japon, au nom d'un consortium comprenant des filiales de l'entreprise russe Rosneft, une société indienne et une compagnie japonaise, et en possède 30%. Elle est en train d'y arrêter progressivement ses opérations.
Alors que le président américain s'en est récemment pris vivement aux compagnies pétrolières qu'il a accusées dans un discours de «s'enrichir» aux dépens des automobilistes et d'accumuler les bénéfices au lieu d'investir dans la production, le groupe a assuré que la production dans le bassin permien, à cheval entre le Texas et le Nouveau-Mexique, progressait et que l'entreprise prévoyait toujours de l'accroître de 25% cette année.