ItalieFace aux banques et aux assurances, le pari très risqué de Meloni
ATS
16.10.2024 - 07:24
Le gouvernement italien a adopté mardi soir en conseil des ministres son projet de budget pour 2025, axé sur des baisses d'impôts pour les familles à revenu modeste. Il est financé en partie par une contribution des banques et assurances.
Keystone-SDA
16.10.2024, 07:24
ATS
Mise à l'index par l'Union européenne pour ses déficits «excessifs», tout comme la France, l'Italie est sous forte pression pour redresser ses comptes et baisser son énorme dette publique qui frôle les 3000 milliards d'euros.
Le gouvernement Meloni s'est engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du produit intérieur brut (PIB), bien en dessous du plafond de 3% fixé par le pacte de stabilité européen, un pari qui est cependant loin d'être gagné.
Pour freiner les dépenses, Rome presse les ministères de se serrer la ceinture et compte faire le ménage dans certains abattements fiscaux. Le budget consacre environ 15 milliards d'euros à des baisses d'impôts et de cotisations sociales pour les revenus modestes, des promesses électorales chères à la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.
«3,5 milliards d'euros provenant des banques et des compagnies d'assurances seront affectés aux soins de santé et aux personnes les plus fragiles afin d'assurer de meilleurs services au plus près des besoins de chacun», a annoncé sur le réseau social X (ex-Twitter) Mme Meloni.
Le projet de budget prévoit environ 30 milliards d'euros au titre de mesures de soutien aux salariés et retraités, indique le ministère de l'économie dans un communiqué, sans préciser la nature de la contribution du secteur financier.
Après de fortes tensions au sein de la coalition de droite et d'extrême droite au sujet de la taxation des banques, la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini comme Forza Italia (conservateur) d'Antonio Tajani ont crié victoire.
Saluant l'intervention du gouvernement sur les banques, le vice-premier ministre Matteo Salvini a déclaré que «compte tenu des 40 milliards de bénéfices pour la seule année 2023», il s'attendait à des «contributions importantes pour soutenir le pays et, surtout, le système de santé national».
«Il n'y aura pas de nouvelles taxes. La contribution des banques est le résultat d'un accord, comme nous l'avons toujours voulu, et non d'une imposition venue d'en haut», a fait valoir l'autre vice-chef du gouvernement, Antonio Tajani. «La ligne du bon sens qui n'effraie pas les marchés et défend la liberté l'emporte», a-t-il assuré sur X.
La coalition au pouvoir voulait éviter à tout prix une réédition de la taxe de 40% sur les «superprofits» des banques, annoncée par le gouvernement Meloni en août 2023, qui avait déclenché un mouvement de panique à la bourse de Milan. Face à la débâcle boursière, la cheffe du gouvernement avait fait marche arrière et nettement édulcoré son projet.
Rome avait ainsi donné aux banques l'option de choisir entre payer le prélèvement ou augmenter leurs réserves d'un montant équivalent à deux fois et demie l'impôt. Au final, cette taxe n'a rien rapporté au trésor italien, mais a contribué à renforcer les fonds propres des banques.
Dans son budget, Giorgia Meloni a reconduit une baisse des charges sociales pour les salaires annuels jusqu'à 35'000 euros, déjà en vigueur à titre temporaire.
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