Grande distribution Feu vert de Bruxelles à la reprise de Casino

afp

8.1.2024 - 09:10

Le plan prévoit aussi un fort écrasement de la dette, autour de 5 milliards d'euros, lésant les créanciers du groupe. (AP Photo/Bob Edme)
Le plan prévoit aussi un fort écrasement de la dette, autour de 5 milliards d'euros, lésant les créanciers du groupe. (AP Photo/Bob Edme)
ATS

La Commission européenne a autorisé la reprise du distributeur en grande difficulté Casino par un consortium mené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, donnant son feu vert sur les questions de concurrence, a annoncé le groupe lundi.

Keystone-SDA, afp

Cette décision, rendue par Bruxelles le 5 janvier, autorise, «au titre du contrôle des concentrations, la prise de contrôle du groupe dans le cadre de la restructuration financière par le consortium» composé de Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds britannique Attestor, indique Casino dans un communiqué.

Le groupe, étranglé par une dette colossale, précise que sa restructuration financière reste soumise à différentes validations. Parmi elles, l'octroi par l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'une dérogation à l'obligation pour le consortium de déposer un projet d'offre publique visant les actions de Casino.

La restructuration financière du groupe par des capitaux étrangers doit également être autorisée par le ministère de l'Economie. La Commission européenne doit, elle, encore donner son aval sur les questions de subventions étrangères.

Casino avait signé en juillet un accord prévoyant la restructuration de sa dette et un changement d'actionnariat à l'horizon mars-avril 2024.

Les administrateurs judiciaires au chevet du groupe ont convoqué actionnaires et créanciers «pour se prononcer» d'ici au 11 janvier «sur les projets de plan de sauvegarde accélérée».

Ils doivent notamment voter sur le projet d'augmentation de capital par les candidats à la reprise, qui va fortement diluer les actionnaires actuels.

Le plan prévoit aussi un fort écrasement de la dette, autour de 5 milliards d'euros, lésant les créanciers du groupe.

L'issue du vote ne fait normalement pas de doute, les grands créanciers ayant déjà donné leur accord à ce plan supervisé par les autorités françaises. Et le fait que le groupe soit entré fin octobre en période dite de sauvegarde accélérée permet d'embarquer les créanciers récalcitrants.

En parallèle, le distributeur stéphanois est entré en décembre «en négociations exclusives» avec Intermarché et Auchan pour céder «la quasi-totalité» de son parc de magasins de grande taille.