Conflit gazier Gazprom a payé son homologue ukrainien

ATS

27.12.2019 - 18:17

La cour d'arbitrage de Stockholm avait condamné Gaprom à payer l'amende en février 2018 (archives).
La cour d'arbitrage de Stockholm avait condamné Gaprom à payer l'amende en février 2018 (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/SERGEI ILNITSKY

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé vendredi avoir payé 2,9 milliards de dollars (environ la même somme en francs) à son homologue ukrainien Naftogaz. Il veut ainsi mettre fin à un long bras de fer judiciaire devant les juridictions internationales.

«Gazprom a effectué le versement de 2,9 milliards de dollars», a déclaré une porte-parole de cette entreprise à l'AFP. Naftogaz a confirmé avoir reçu cette somme. «Oui, l'Ukraine a reçu de Gazprom 2,918 milliards de dollars», a écrit sur Facebook le directeur exécutif de la compagnie ukrainienne Yuriy Vitrenko.

Le patron de Gazprom Alexeï Miller a dit la semaine dernière que le groupe russe avait accepté de payer l'amende de 2,6 milliards de dollars (2,9 milliards avec les pénalités) à laquelle l'avait condamné la cour d'arbitrage de Stockholm en février 2018.

Naftogaz a pour sa part indiqué qu'il abandonnerait en échange toutes les autres poursuites judiciaires engagées devant les juridictions internationales.

Accord sur le transit du gaz

Ces déclarations sont intervenues peu après l'annonce selon laquelle un accord sur la prolongation du transit du gaz russe pour l'Europe via l'Ukraine a été trouvé par Moscou et Kiev, à l'issue des mois de difficiles négociations.

La cour d'arbitrage de Stockholm avait été saisie dans ce dossier aux multiples facettes après l'arrivée au pouvoir en Ukraine de dirigeants pro-occidentaux en 2014. La condamnation était censée solder tous les contentieux entre Gazprom et Naftogaz, mais d'autres s'y étaient ajoutés ensuite à mesure que les relations ukraino-russes plongeaient.

L'accord entre Moscou et Kiev permet d'éviter une nouvelle guerre du gaz, qui avait marqué les relations entre l'Ukraine et la Russie dans les années 2000. Le contrat en vigueur avait lui-même été signé à l'issue d'une précédente crise gazière, qui avait affecté les approvisionnements européens début 2010.

Si l'Europe reste très dépendante du gaz russe (35% de sa consommation), elle l'est beaucoup moins du transit ukrainien, qui a diminué de 40% ces quinze dernières années avec la construction de gazoducs contournant l'Ukraine.

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