General Electric BelfortGE Belfort: les syndicats assignent l'entreprise en justice
ATS
10.5.2021 - 13:20
Keystone-SDA
10.05.2021, 13:20
10.05.2021, 13:32
ATS
Les syndicats CFE-CGC et SUD vont assigner lundi General Electric (GE) en justice, à Belfort. Ils exigent que le géant américain respecte ses engagements dans le cadre d'un plan social portant sur 485 emplois, a-t-on appris de source syndicale.
«Notre avocat se rend lundi au tribunal judiciaire de Belfort pour déposer en mains propres la plainte au juge», a expliqué le délégué CFE-CGC Philippe Petitcolin. «Nous demandons au juge de faire injonction à GE de respecter ses obligations contenues dans l'accord d'octobre 2019 signé avec les organisations syndicales», a-t-il ajouté.
Cet accord signé entre la direction du groupe et les syndicats prévoyait d'une part «un plan de 12 millions d'euros d'économies, dont 6 millions de gel des acquis sociaux», et d'autre part une «contrepartie industrielle», précise M. Petitcolin.
Ce plan social concernant l'entité turbines à gaz de GE à Belfort comportait initialement 792 suppressions d'emplois, ramenées au cours des négociations à 485. Selon M. Petitcolin, le plan d'économies demandé par la direction a bien été mis en place, contrairement à huit engagements de contrepartie industrielle.
Celle-ci impliquait, entre autres, le maintien d'une taille critique de 1275 salariés dans l'entité, la localisation à Belfort des instances décisionnelles de l'entreprise, l'engagement de créer 200 emplois dans la diversification des activités d'ici 2023 ou encore la construction d'axes de développement.
Le syndicaliste estime que ces engagements ne sont pas tenus, citant notamment le fait que «la taille critique n'est pas respectée, les salariés sont actuellement seulement 1245». Les syndicats demandent également au juge de faire appliquer à GE une astreinte de 15'000 euros par jour de retard, par engagement non respecté.
Le juge indiquera dans les trois jours s'il accepte ou non la demande des syndicats et, si c'est le cas, un procès se tiendrait dans les deux mois, selon M. Petitcolin. L'intersyndicale de GE doit donner une conférence de presse à Belfort ou en visioconférence lundi à 17h00.
«Le marché a rebondi, on va avoir un record d'activités en 2022, ce plan n'aurait jamais dû avoir lieu», fustige le délégué CFE-CGC. Celui-ci regrette que les effectifs de GE soient passés de «20'000 salariés en 2014 à 11'000 en France en 2021, et de 100'000 à 50'000 en Europe» sur la même période. Contactée, l'entreprise n'a pas répondu dans l'immédiat.