Industrie minière Glencore cité dans une plainte de l'IRA

ATS

18.12.2019 - 14:43

Glencore détient des autorisations d'exploiter plusieurs gisements en RDC, souvent par le biais de sa filiale Kamoto Copper Company (archives).
Glencore détient des autorisations d'exploiter plusieurs gisements en RDC, souvent par le biais de sa filiale Kamoto Copper Company (archives).
Source: KEYSTONE/URS FLUEELER

Le géant des matières premières Glencore fait partie des entreprises citées dans une plainte collective aux États-Unis sur les conditions de travail et l'exploitation d'enfants dans les mines de cobalt, selon l'ONG International Rights Advocates (IRA).

Dans sa plainte, l'IRA dénonce des «centaines, voire des milliers d'enfants» mutilés ou tués en République du Congo (RDC), selon un communiqué datant de dimanche et relayé mercredi par Le Temps.

La procédure vise les multinationales américaines Apple, Google, Microsoft, Tesla et Dell, soupçonnées d'avoir «aidé et encouragé» le développement d'une chaîne d'approvisionnement en cobalt en RDC. Le matériau bleu entre dans la composition des batteries des smartphones, tablettes ou ordinateurs.

L'organisation International Rights Advocates (IRA), basée à Washington, a déposé une plainte collective auprès de la Cour du district de Colombia, dans l'Etat de l'Ohio. Cette «class action» est lancée au nom de quatorze personnes, les tuteurs d'enfants tués ou mutilés à la suite d'accidents dans des mines congolaises.

«Cette plainte représente l'aboutissement de plusieurs années de recherches sur les conditions terribles des activités minières en RDC», a indiqué le professeur Siddharth Kara, membre de l'équipe juridique, cité dans le communiqué de l'IRA.

Le groupe zougois Glencore, premier producteur privé de cobalt au monde, est mentionné à une cinquantaine de reprises dans la plainte. Il détient des autorisations d'exploiter plusieurs gisements en RDC, souvent par le biais de sa filiale Kamoto Copper Company (KCC). Les mines de Tilwezembe, de Mashamba Est et de Lac Malo B5 sont citées dans le document.

La plupart du temps, Glencore vend le cobalt au raffineur belge Umicore, fournisseur des géants américains susmentionnés.

«Nous ne sommes pas visés par cette poursuite», estime Glencore dans une prise de position sur son site web. L'entreprise a rappelé qu'elle «ne tolère sous aucune forme» l'exploitation des enfants et qu'elle n'achète ni ne négocie du cobalt ou du cuivre extrait de manière artisanale.

Pour combattre cette forme d'extraction «courante» en RDC, Glencore «s'engage avec le gouvernement et les autres parties prenantes pour trouver des solutions durables».

Le rapport rédigé par IRA fait état d'enfants s'épuisant six jours sur sept pour extraire le précieux métal destiné à la fabrication des batteries lithium-on. Les effondrements de tunnels miniers enterrant vivants des enfants seraient réguliers et souvent les corps ne sont pas retrouvés.

Le géant zougois affirme ne pas détenir la concession sur la mine de Lac Malo ni à Kamilombe. Certaines concessions seraient attribuées «par erreur» à Glencore dans le rapport, affirme le géant des matières premières.

Concernant la concession de Tilwezembe, détenu par le groupe, des mineurs artisanaux s'en sont emparé depuis 2011. Le groupe n'a «aucun accès» et «aucune implication opérationnelle ou commerciale» dans cette zone.

Le chinois Zhejiang Huayou Cobalt figure dans la plainte aux côtés de Glencore.

Le quotidien rappelle que Glencore fait l'objet d'enquêtes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour des faits présumés de corruption en RDC.

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