Technologies Google s'attaque au vidéos «deepfake»

ATS

26.9.2019 - 05:17

De nombreuses autorités de régulation et associations s'inquiètent notamment de possibles répercussions sur des scrutins politiques, dans le cas où des vidéos truquées de personnalités politiques viendraient perturber la campagne (image symbolique).
De nombreuses autorités de régulation et associations s'inquiètent notamment de possibles répercussions sur des scrutins politiques, dans le cas où des vidéos truquées de personnalités politiques viendraient perturber la campagne (image symbolique).
Source: KEYSTONE/AP

Google a rendu publiques des milliers de vidéos dites «deepfake», dont les trucages hyper-réalistes font dire ou faire des choses à des personnes, afin de permettre aux chercheurs de travailler à l'identification de ces contenus potentiellement dangereux.

Le géant de la recherche sur internet a expliqué dans un article en ligne avoir tourné des centaines de vidéos avec des acteurs, ensuite transformées en des milliers de vidéos truquées, grâce à des «méthodes de génération de 'deepfake' accessibles au public». Cet ensemble de vidéos, les vraies et les fausses, peut désormais être exploité par les chercheurs pour «développer des méthodes de détection de vidéos manipulées».

Les technologies dites d'intelligence artificielle (IA), fondées sur l'apprentissage automatisé des ordinateurs à partir de gros volumes de données, ont permis de mettre au point des applications désormais utilisées au quotidien, comme les assistants vocaux ou les diagnostics médicaux. Mais certaines applications de l'IA ont défrayé la chronique, comme les applis pour smartphone qui servaient à «déshabiller» des personnes.

Risque de nuisance

«Même si de nombreuses vidéos 'deepfake' sont conçues à des fins humoristiques, d'autres pourraient nuire à des individus ou à la société», soulignent Nick Dufour de Google, et Andrew Gully de Jigsaw, une filiale de recherche d'Alphabet, la maison-mère de Google.

De nombreuses autorités de régulation et associations s'inquiètent notamment de possibles répercussions sur des scrutins politiques, dans le cas où des vidéos truquées de personnalités politiques viendraient perturber la campagne.

Pour l'instant, la différence entre une vidéo originale et une vidéo manipulée peut encore généralement «se faire à l'oeil nu», a remarqué Hao Li, professeur en technologies créatives à l'Université de Californie du Sud (USC), lors d'une interview sur la chaîne américaine CNBC, le 20 septembre. «Mais il existe aussi des montages qui sont très très convaincants», a-t-il précisé.

«On est capable aujourd'hui de réaliser des vidéos qui semblent parfaitement réelles. La vraie question c'est combien de temps avant que ces technologies de production de 'deepfake' hyper réalistes soient accessibles au grand public. Je pense que ça ne va pas prendre plus de 6 mois», a-t-il estimé.

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