Climat COP25 appelée à agir par les manifestants

ATS

6.12.2019 - 22:37

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi soir à Madrid avec la jeune Suédoise Greta Thunberg. Objectif: pousser les pays réunis pour la COP25 dans la capitale espagnole à agir contre la crise climatique.

«Les dirigeants actuels nous trahissent et nous ne laisserons plus cela se produire», a dit l'adolescente de 16 ans à la foule rassemblée à la fin de la manifestation.

«Nous disons 'c'est assez'. Le changement est en marche, qu'ils le veuillent ou non car nous n'avons pas d'autre choix'«, a ajouté la jeune Suédoise, devenue l'égérie de la défense de la planète depuis qu'elle a lancé en août 2018 des «grèves de l'école pour le climat».

«Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps», car «des gens souffrent ou meurent en raison de l'urgence climatique», avait-elle auparavant martelé devant la presse.

Dans la manifestation, des pancartes clamaient «Sans planète, pas de futur», «Politiques, la Terre se meurt», «Ce sommet est une farce» ou encore «Le capitalisme tue la planète».

«Le monde va vers sa fin»

Des manifestants portaient un cercueil pour mettre en scène l'enterrement de l'environnement. «Le changement climatique nous touche tous, nous mais aussi les générations futures. Il faut en prendre conscience, le monde va vers sa fin», a déclaré Paula Sánchez, une Madrilène de 16 ans.

L'acteur espagnol Javier Bardem, très engagé en faveur de la défense de l'environnement, a lui aussi pris la parole à la fin de cette marche pour le climat qui a rassemblé 15'000 personnes selon la préfecture. Greta Thunberg a elle évoqué le chiffre de 500'000 participants.

«Nous vivons l'un des moments les plus critiques de notre histoire et pour la première fois, nous parlons d'une seule voix», a-t-il dit, en qualifiant de «stupide» Donald Trump, qui a décidé de quitter l'Accord de Paris sur le climat.

Lors de la manifestation, l'«artiviste» genevois Dan Acher a dévoilé un drapeau de 20 mètres sur 30, intitulé «We are watching». Cette oeuvre représente un oeil composé de milliers de portraits venus de 190 pays. Elle entend montrer que les yeux de toute la planète sont rivés vers les dirigeants rassemblés à Madrid pour décider de l'avenir de la Terre.

Arrivée en train de nuit

Greta Thunberg avait été contrainte d'abandonner le cortège au bout d'une heure. Entourée d'une nuée de sympathisants et de journalistes l'empêchant d'avancer, elle avait dû monter dans une voiture pour rejoindre la fin de la manifestation.

La jeune Suédoise était arrivée vendredi matin à Madrid en train de nuit depuis Lisbonne où elle avait débarqué mardi après une traversée de trois semaines de l'Atlantique en catamaran.

Elle était partie en voilier vers le continent américain pour assister au sommet de l'Onu sur le climat à New York en septembre et à la COP25 prévue initialement au Chili, avant de devoir faire la traversée en sens inverse quand ce pays latino-américain a renoncé à accueillir cette réunion annuelle de l'ONU sur le climat en raison d'un mouvement social sans précédent.

Soutien du dalaï-lama

Le dalaï-lama a apporté son soutien aux manifestants dans un tweet: «Nous ne pouvons plus exploiter les ressources de la Terre (...) sans nous soucier des générations futures. Je soutiens les manifestations des jeunes contre l'inaction des gouvernements face à la crise climatique».

Les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris, qui visait à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, et dont les objectifs semblent de plus en plus inatteignables, sont réunis depuis lundi pour deux semaines à Madrid, pressés de toutes parts de fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Mais alors que le mercure a déjà gagné 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle, amplifiant les catastrophes climatiques, cette réunion, dont le slogan est «Time for action», risque de décevoir les attentes.

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ATS