Acheter ou louer ?Le revirement des taux fait fondre l'avantage de la propriété
buc
12.5.2022 - 09:42
Alors que la Suisse a jusqu'ici été épargnée par la forte inflation observée aux Etats-Unis et en Europe, les crédits hypothécaires à long terme ont fortement augmenté, faisant fondre comme neige au soleil l'avantage financier de la propriété du logement.
buc
12.05.2022, 09:42
12.05.2022, 09:43
ATS
En raison des craintes inflationnistes à l'échelle mondiale et de la pression sur les banques centrales afin qu'elles resserrent leur politique monétaire, acheter un bien immobilier avec un financement à long terme est devenu presque aussi coûteux que de louer son logement.
A cela s'ajoute désormais un risque de pénurie au lieu d'une offre excédentaire, du fait que la construction de nouveaux logements ne suit plus la demande, avec à la clé une diminution des biens vacants et une hausse des loyers, indique Raiffeisen jeudi dans son relevé immobilier trimestriel.
La propriété du logement reste très prisée
La propriété du logement reste très prisée, malgré la récente flambée des prix et des taux d'intérêt. «Une demande toujours aussi forte se heurte désormais à une offre totalement asséchée», relève Martin Neff, chef économiste de la coopérative bancaire, cité dans le document. Selon lui, les prix devraient continuer de monter même si la demande venait à fléchir à moyen terme.
«Le vieillissement de la population et la tendance persistante à l'individualisation ont discrètement remplacé l'immigration comme le principal moteur de la formation des ménages», alors que les professionnels de la construction et de l'immobilier ont freiné les projets de nouveaux immeubles, compte tenu des taux de vacance élevés, avance l'expert pour expliquer ce décalage.
Pour la première fois depuis 2009, le nombre de nouveaux foyers a dépassé celui des nouveaux logements l'an dernier. Pour 2022, Raiffeisen anticipe 51'000 demandes et pour 2023, un peu plus de 48'000. «L'offre excédentaire qui prévalait sur le marché jusqu'à récemment pourrait tourner à la pénurie d'ici peu», prévient Martin Neff.
Le spécialiste signale également l'impact potentiel de l'afflux en Suisse de réfugiés ukrainiens – plus de 48'000 à ce jour – actuellement hébergés dans des logements collectifs et des foyers privés. «Plus le conflit dure, plus les Ukrainiens seront nombreux à rechercher un logement durable sur le marché immobilier régulier», avec de possibles conséquences à moyen terme sur ce dernier.