Conjoncture L'économie suisse freinée par l'Allemagne

ATS

16.10.2019 - 11:47

«La locomotive conjoncturelle allemande est devenue un lourd wagon qui agit comme un frein, y compris sur l'économie suisse», a commenté l'économiste de Raiffeisen.
«La locomotive conjoncturelle allemande est devenue un lourd wagon qui agit comme un frein, y compris sur l'économie suisse», a commenté l'économiste de Raiffeisen.
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

L'économie suisse devrait encore manquer d'impulsion l'année prochaine. Le produit intérieur brut (PIB) ne devrait progresser que de 1,3% en 2020, selon les estimations des économistes de Raiffeisen, légèrement plus que pour l'année en cours.

«Même si l'économie suisse dépend de moins en moins de l'Allemagne, cette dépendance est encore suffisamment importante pour que nous soyons à la merci de notre voisin du nord», a expliqué l'économiste en chef Martin Neff lors de la conférence de presse.

«La locomotive conjoncturelle allemande est devenue un lourd wagon qui agit comme un frein, y compris sur l'économie suisse», a-t-il ajouté, arguant que l'évolution aux Etats-Unis est d'autant plus importante. Raiffeisen s'attend à un léger essoufflement chez ce partenaire, mais pas à un fort ralentissement.

«Outre l'Allemagne et les Etats-Unis, les autres pays fortement industrialisés souffrent aussi d'une faiblesse conjoncturelle», poursuit M. Neff. Ni la zone euro, ni le Japon ne fourniront en 2020 d'impulsion notable à la croissance de l'économie mondiale.

De plus, la croissance chinoise devrait pour la première fois s'inscrire sous la barre des 6% en 2020. «Le litige commercial avec les Etats-Unis laisse peu à peu des traces. Les exportations chinoises vers les Etats-Unis ont reculé de plus de 10%«, a insisté l'économiste.

Force du franc toujours problématique

Face au contexte géopolitique difficile, avec de «nombreux impondérables», du Brexit au litige commercial sino-américain, la Suisse et sa monnaie joueront encore leur rôle de refuge en 2020, estime le rapport. La force du franc restera donc au coeur des préoccupations de la Banque nationale suisse (BNS).

En outre, l'économiste a écarté le risque d'un effondrement des prix de l'immobilier suisse, même s'ils restent très élevés. «Même pour les immeubles à usage commercial et les immeubles de rapport, c'est le rendement qui est prioritaire, et non la perspective de profit rapide. L'écart de rendement et la pénurie de placements stabilisent le marché», a-t-il expliqué, cité dans le communiqué.

Après les chiffres du PIB au deuxième trimestre, la banque avait abaissé ses prévisions pour l'année en cours, à 1,0%, au lieu de 1,2%.

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