Bienne
Le salon Baselworld comptera un exposant en moins en 2018. La marque horlogère biennoise Eberhard ne prendra pas part à la manifestation.
"Baselworld a toujours été représentatif de l'ensemble de la filière horlogère. Mais cet ADN est en train de s'étioler, sans que cela soit compensé par un nouveau projet", explique mercredi Mario Peserico, directeur de la marque, dans une interview au quotidien L'Agefi.
Selon lui, l'événement a perdu beaucoup d'exposants et s'attend à des défections en masse pour 2018. "On nous a aussi imposé une nouvelle règle qui impliquait un coût supplémentaire. Et nous n'avons pas pu trouver de solution", poursuit le responsable de la marque. "La manifestation nous coûtait à peu près un million de francs", précise Mario Peserico.
Consommateurs dans le viseur
La décision de ne pas se rendre à Bâle après 65 ans de présence est aussi liée à un changement de stratégie. La marque a décidé d'allouer plus de moyens à l'activité directe sur les marchés ainsi que de se recentrer sur les détaillants et les consommateurs finaux.
Au début du mois de septembre, la société horlogère jurassienne Louis Erard a pris la même décision pour les mêmes raisons. La firme basée au Noirmont (JU) souhaite en effet plus se focaliser sur ses marchés afin d'être plus proche de ses détaillants.
Les deux horlogers ne sont pas les premiers à faire l'impasse sur la cité rhénane. Le groupe de luxe français Hermès ainsi que l'Américain Fossil ont eux aussi renoncé à Baselworld.
En perte de vitesse
L'événement centenaire a attiré 200 exposants de moins en 2017. Mais les critères d'admission ont été durcis. Pour renverser la tendance, les organisateurs ont notamment lancé un nouveau concept, l'espace "Les Ateliers", qui réunit une sélection d'horlogers indépendants.
La maque indépendante Eberhard est notamment présente en Europe et aux Etats-Unis mais pas en Chine. Elle réalise 40% de son chiffre d'affaires en Italie. Elle produit entre 18'000 et 20'000 montres par an dans un segment de prix allant de 1500 à 6000 francs.
Pour l'ensemble de l'année 2017, "les perspectives sont positives. L'Europe se reprend et nous travaillons bien aux Etats-Unis. Nous devrions donc terminer l'année sur une croissance à un chiffre", conclut Mario Peserico.
Propriété de la famille Monti depuis 1969, Eberhard emploie 50 collaborateurs. La marque dispose d'une filiale en Italie.
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