Conjoncture L'inflation ralentit un peu Outre-Manche

ATS

19.6.2019 - 11:41

La Banque d'Angleterre aimerait bien pouvoir légèrement et progressivement remonter ses taux, afin de garantir que l'inflation ne progresse pas davantage et reste autour de 2%, le niveau qu'elle juge le meilleur pour l'économie britannique (archives).
La Banque d'Angleterre aimerait bien pouvoir légèrement et progressivement remonter ses taux, afin de garantir que l'inflation ne progresse pas davantage et reste autour de 2%, le niveau qu'elle juge le meilleur pour l'économie britannique (archives).
Source: KEYSTONE/AP/KIRSTY WIGGLESWORTH

L'inflation au Royaume-Uni a légèrement ralenti à 2,0% en mai sur un an en raison d'une hausse des prix plus modérée des billets d'avion et des voitures, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Ce taux est conforme aux attentes des économistes interrogés par Bloomberg et correspond à l'objectif fixé par la Banque d'Angleterre (BoE). En avril, l'inflation s'établissait à 2,1%.

La hausse des prix au Royaume-Uni reste mesurée depuis le début de l'année après n'avoir eu de cesse de ralentir depuis qu'elle tournait autour de 3% entre fin 2017 et 2018. Les prix étaient alors gonflés par l'affaiblissement de la livre sur fond de Brexit, qui renchérissait le coût des biens importés.

L'impact des fluctuations de la livre est désormais moins fort, ce qui ramène l'inflation à des niveaux plus faibles.

En mai, la hausse des prix s'est apaisée principalement en raison d'un coût moindre des transports. L'inflation n'a été que de 1,3% pour les consommateurs ayant acheté un véhicule (contre 2,2% le mois précédent), au moment où le secteur automobile britannique est déprimé par les incertitudes du Brexit et la désaffection envers le diesel.

De même, les prix du transport aérien, dont les billets d'avion, ont été plus abordables, sur fond de concurrence effrénée entre compagnies aériennes. Ils ont certes encore augmenté de 13,3%, mais beaucoup moins vite que lors de l'envolée de 31,4% enregistrée en avril.

Parmi les biens courants, la hausse est restée limitée dans l'alimentaire (+1,0%) et les prix ont poursuivi leur recul dans l'habillement (-1,6%).

Un taux d'inflation qui ralentit est une bonne nouvelle pour les Britanniques dont le pouvoir d'achat s'améliore en moyenne à la faveur d'une hausse des salaires supérieure à celle des prix.

Le niveau de l'inflation ne devrait pas, par ailleurs, altérer l'action de la Banque d'Angleterre (BoE) qui doit dévoiler jeudi les conclusions de sa réunion de politique monétaire.

La BoE aimerait bien pouvoir légèrement et progressivement remonter ses taux, afin de garantir que l'inflation ne progresse pas davantage et reste autour de 2%, le niveau qu'elle juge le meilleur pour l'économie britannique.

Mais ce projet est contrarié par le flou entourant la sortie de l'UE, dont la date est prévue fin octobre.

Le scénario redouté d'un Brexit sans accord, que n'ont pas exclu la plupart des candidats à la succession de Theresa May au poste de Premier ministre, pourrait pousser la BoE à intervenir, pourquoi pas avec une baisse de taux, pour éviter une sortie de route de l'économie.

Le chiffre d'inflation à 2,0% «conforte l'approche de +wait and see+ de la BoE sur ses taux d'intérêt face aux incertitudes du Brexit, à la situation politique dans le pays et à un environnement économique mondial difficile», souligne Howard Archer, économiste chez EY Item Club.

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