Les prix à la consommation ont freiné leur progression l'année dernière en Suisse, après l'accélération de ces dernières années, malgré les hausses des loyers et des prix de l'électricité, partiellement contrebalancées par une baisse du gaz et des médicaments.
Keystone-SDA, al
07.01.2025, 08:33
07.01.2025, 10:18
ATS
A 1,1% en moyenne annuelle, l'inflation se situe dans la fourchette des 0% à 2% défendue par la BNS et qu'elle assimile à la stabilité des prix. Ce reflux intervient après une accélération de 2,1% en 2023 et de 2,8% en 2022 suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Au seul mois de décembre, l'inflation s'est établie à 0,6% sur un an, a annoncé mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Sur un mois, l'indice des prix à la consommation (IPC) a par contre décru de 0,1%. Ces données sont conformes aux prévisions des économistes sondés par l'agence AWP.
Sur le dernier mois de l'année, les principaux contributeurs au reflux de l'inflation ont été l'alimentation avec une baisse des prix de 0,9% comparée à décembre 2023. Le coût des vêtements et chaussures (-1,4%), des médicaments (-2,8%), du transport aérien (-4,6%), du diesel (-5,4%) et de l'essence (-1,3%) ont également permis d'alléger la pression sur le portefeuille des consommateurs helvétiques.
Principal poste de dépense des foyers suisses, les loyers ont par contre augmenté de 3,4%, alors que les voyages à forfait internationaux (+3,8%), l'hôtellerie (+2,6%) et le café (+2%) ont également affiché des prix en hausse.
Mieux que les USA et la zone euro
En Suisse, l'inflation a augmenté l'année dernière «deux fois moins qu'en zone euro ou aux Etats-Unis», a fait remarquer Arthur Jurus. Pour le directeur des investissements de la banque Oddo BHF Suisse, «l'appréciation du franc suisse contribue à réduire davantage les prix importés».
Alors que l'euro se négocie à un peu plus de 94 centimes, la devise helvétique reste en effet bien éloignée de la parité et permet d'acquérir des produits à l'étranger avec un avantage de change.
Pour cette année, la plupart des économistes tablent sur une poursuite de l'accalmie avec une inflation attendue entre 0,3% et 0,9%. En 2026, les prix à la consommation devraient légèrement réaccélérer pour s'établir entre 0,4% et 1,0%.Malgré le ralentissement de l'inflation, la BNS devrait continuer à baisser son taux directeur, a estimé M. Jurus. Ce dernier s'attend à ce que l'institut d'émission abaisse en mars son principal taux de 50 points de base à 0%, poursuivant la politique d'assouplissement monétaire entamée en mars 2024.
Une inflation et des taux négatifs ne sont cependant pas en vue. «A court terme, le facteur qui pourrait accélérer une situation déflationniste serait une baisse de la croissance annuelle des loyers que nous n'anticipons pas de manière significative», a ajouté l'expert de la banque privée.