Commerce et développementL'ONU estime la crise loin d'être réglée
ATS
22.9.2020 - 20:05
Les gouvernements ne doivent pas recourir à l'austérité pour leur relance après la pandémie, selon l'ONU. Celle-ci relève que les Etats ne sont pas à la «fin de la crise» et appelle à oeuvrer que même les plus vulnérables retrouvent la situation d'avant Covid.
Dans un rapport publié mardi à Genève, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) cible les inégalités, les investissements peu élevés, les salaires bas dans les pays développés et le nombre insuffisant d'emplois formels dans les pays en développement. Elle réitère son appel à éliminer la dette de ceux-ci.
«Nous ne sommes pas à la fin de la crise», largement, a dit à la presse le chef de la division de la mondialisation à la CNUCED Richard Kozul-Wright qui souhaite un large plan de relance. Il faudra des actions adaptées «dans les prochains mois», affirme le secrétaire général Mukhisa Kituyi.
La CNUCED appelle à des investissements publics importants. Elle s'attend à un recul de 4,3% du Produit intérieur brut (PIB) mondial cette année, sans considérer le scénario d'un reconfinement qui semble être écarté par la plupart des différents gouvernements. Et une croissance de 5% en 2021 semble peu probable.
«La situation est pire que ceux que nous pensions» au début de la pandémie mais moins que certains indicateurs en juin, a relevé M. Kozul-Wright. Cette année aussi, le commerce mondial devrait reculer de 20% environ, selon l'agence onusienne, l'investissement étranger direct (IED) devrait se déprécier de jusqu'à 40% et les versements devraient baisser de 100 milliards. Entre 90 et 120 millions de personnes dans les pays en développement seront confrontées à une pauvreté extrême.
Effet de milliards de dollars visé
Une «austérité fiscale» et des réaménagements de la propriété intellectuelle auront un impact sur une croissance durable de ces Etats, premières «victimes», affirme M. Kozul-Wright. Cette situation pourrait prolonger la récession de nombreux pays au-delà de 2021.
Alors même que ceux-ci doivent augmenter leurs dépenses de santé et font face à moins de revenus fiscaux et de leurs exportations qui pourraient avoir un impact de jusqu'à 3000 milliards de dollars dans les 18 prochains mois. La CNUCED redoute que cette situation s'étende sur plusieurs années.
Une austérité comme celle d'avant la pandémie diminuerait la croissance mondiale d'un point de pourcentage chaque année jusqu'en 2030. Le chômage progresserait de 2 points de pourcentage, ajoute encore l'agence onusienne. Elle cible la réponse insuffisante de nombreux pays.