Banques La chute de Credit Suisse a dopé les bénéfices du secteur bancaire

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29.8.2024 - 09:08

Les bénéfices consolidés du secteur bancaire suisse ont atteint un pic historique l'année dernière, à 25,9 milliards de francs. La plus-value réalisée par UBS en reprenant Credit Suisse explique ce niveau exceptionnel, précise jeudi l'Association suisse des banquiers.

UBS a inscrit un résultat net de 29,9 milliards de dollars, plus que triplé sur un an malgré les coûts d'intégration de Credit Suisse. (archive)
UBS a inscrit un résultat net de 29,9 milliards de dollars, plus que triplé sur un an malgré les coûts d'intégration de Credit Suisse. (archive)
ATS

Keystone-SDA, fr

Le résultat opérationnel consolidé des banques en Suisse a pris 2,9% sur un an, à 72,3 milliards, note le baromètre bancaire de l'ASB, qui insiste sur la nécessité de considérer ces chiffres «positifs» à l'aune de la reprise de Credit Suisse par UBS.

En 2023, le numéro un bancaire helvétique a inscrit un résultat net de 29,9 milliards de dollars, plus que triplé sur un an malgré les coûts d'intégration de Credit Suisse. Cette performance est directement liée à un gain comptable de quelque 29 milliards, soit l'écart d'acquisition dont a bénéficié UBS après la reprise de son ex-rival.

Malgré un contexte de taux encore favorable l'année dernière, les banques à vocation nationale ont peiné dans leur activité phare de crédit, le résultat des opérations d'intérêts ayant stagné (-0,7%) sur l'ensemble du secteur. Pour les grandes banques, la charge d'intérêt causée par la chute de Credit Suisse a pesé sur la performance.

Le secteur bancaire suisse a généré moins de revenus de commissions l'année dernière, en raison principalement des opérations sur titres, de placement et en relation avec les avoirs à vue, note la faîtière. Ces recettes ont reculé de 6,8% à 21,8 milliards de francs. Les opérations de négoce ont suivi une tendance inverse, leur produit gonflant de 21,3% à 10,9 milliards grâce à la volatilité des marchés financiers.

Les volumes de crédit ont également augmenté. L'ASB a recensé des créances hypothécaires à hauteur de 1179,2 milliards de francs, en hausse de 2,3%. Les banques cantonales se taillent la part du lion, couvrant 39,1% de ce montant, contre 24,9% pour les grandes banques.

Effectifs en légère hausse

La Suisse reste le numéro un mondial de la gestion de fortune transfrontalière, en témoignent des portefeuilles en hausse de 4,8% (hors effets de change) à 2205,7 milliards de francs. La masse sous gestion cumulée de toutes les banques établies dans le pays a crû de 6,9% à 8391,7 milliards, dont 3794,4 milliards provenant de la clientèle domiciliée à l'étranger.

Le recrutement s'est poursuivi l'année dernière au sein du secteur bancaire, à un rythme toutefois modéré. Les effectifs totaux ont atteint 93'299 équivalents plein temps en Suisse, soit 1280 de plus (+1,4%). Le taux de chômage dans le secteur financier s'est établi à 2,3%, au même niveau que celui de l'économie globale, affirme la faîtière.

Un sondage mené auprès des membres a révélé que les effectifs sont restés stables sur les six premiers mois de 2024. Le statu quo devrait également prévaloir au second semestre pour la moitié des établissement interrogés.

La faîtière dévoile également ses prévisions annuelles mises à jour pour le secteur. Les spécialistes sondés par l'ASB s'attendent à un résultat opérationnel stable pour 2024. La marche des affaires devrait toutefois être marquée par le recul des opérations d'intérêts, lié aux baisses de taux décidées par la Banque nationale suisse. Les autres activités devraient compenser «tout ou en partie» cette évolution négative.

Les volumes de crédit sont attendus sous la moyenne des cinq dernières années, en particulier dans le domaine du crédit hypothécaire, plombé par un recul de l'offre sur le marché immobilier, l'inflation réglementaire et la multiplication des recours en matière de construction. Le secteur s'attend par ailleurs à une concurrence accrue dans le domaine des crédits aux entreprise émanant des acteurs non-bancaires.

Pour la gestion de fortune transfrontalière, les volumes sont attendus en progression de 5% sur un an.