Marchés financiers La Finma demande des mesures

ATS

4.4.2019 - 11:00

«Une surchauffe du marché ne peut être contrée que par des ajustements efficaces dans l'autorégulation ou la réglementation», a poursuivi Mark Branson. Le bas niveau des taux a des conséquences sur l'immobilier de rendement, a-t-il constaté, ne cachant pas ses préoccupations.
«Une surchauffe du marché ne peut être contrée que par des ajustements efficaces dans l'autorégulation ou la réglementation», a poursuivi Mark Branson. Le bas niveau des taux a des conséquences sur l'immobilier de rendement, a-t-il constaté, ne cachant pas ses préoccupations.
Source: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Il existe des risques de surchauffe sur le marché de l'immobilier de rendement, avertit l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma). Son directeur, Mark Branson, estime que des mesures s'imposent.

La Finma intervient quand elle constate que des établissements prennent des risques trop élevés sur le marché, a relevé M. Branson jeudi devant la presse réunie à Berne pour le bilan annuel du gendarme des marchés financiers. Mais il n'a «pratiquement aucune influence» sur le niveau de risque global.

«Une surchauffe du marché ne peut être contrée que par des ajustements efficaces dans l'autorégulation ou la réglementation», a poursuivi M. Branson. Le bas niveau des taux a des conséquences sur l'immobilier de rendement, a-t-il constaté, ne cachant pas ses préoccupations.

«Le marché hypothécaire est des plus important pour la stabilité de la place financière (suisse). Il est 'too big to fail'«, a-t-il dit, dans une référence anglicisée au risque systémique.

Taux de vacance inquiétants

Le directeur de la Finma s'inquiète du nombre record de logements vacants, parallèlement à la hausse des prix. Il enjoint les banques à prendre les mesures d'autorégulation nécessaires. A défaut, un renforcement des exigences en matière de fonds propres pourrait être imposé.

Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) avait suggéré aux régulateurs, dans son rapport sur la Suisse, de prendre des mesures pour éviter une surchauffe du secteur immobilier, dopé par des années de taux bas.

«La demande en immobilier financé par les hypothèques demeure forte, en raison de la faiblesse des taux d'intérêt, la recherche de rendement (...) et des attentes en matière de progression des prix», avait souligné le FMI. Selon ce dernier, les risques sont particulièrement prononcés dans le segment de l'investissement résidentiel.

Environ 85% des avoirs locaux détenus par les banques suisses proviennent des prêts hypothécaires. Des «chocs sur les prix de l'immobilier pourraient avoir un impact sur l'ensemble de l'économie», avait prévenu le FMI.

Préoccupations en matière de blanchiment

Un autre domaine préoccupe la Finma: en 2018, elle a de nouveau conduit différentes procédures liées à des scandales de blanchiment d'argent. La Finma relève que son action dans ce domaine – surveillance des risques et des systèmes de contrôle, sanctions – a «contribué à la bonne réputation de la place financière».

L'Autorité de surveillance se préoccupe en outre de la «complexité inutile» de la réglementation. Un projet test destiné à simplifier la tâche des petites banques solides financièrement a été lancé.

Les comptes annuels de la Finma font état de dépenses de 119 millions de francs en 2018, en recul de 2 millions sur un an. Le nombre d'emplois en équivalents plein temps (EPT) n'a quasiment pas bougé depuis 2012. Un plafond à 481 EPT (emplois fixes) avait été fixé cette année-là.

Retour à la page d'accueil