SalairesLa modération salariale est restée de mise en Suisse l'an dernier
vj
30.4.2021 - 09:55
De mise depuis 2012 en Suisse, la modération en matière salariale s'est poursuivie l'an dernier. Les salaires ont ainsi affiché l'an dernier une hausse nominale moyenne de 0,8%. En termes réels, soit compte tenu du renchérissement, ils ont crû de 1,5%, selon les calculs de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
30.04.2021, 09:55
ATS
Au regard de la hausse de 0,9% affichée 2019, la croissance nominale des rémunérations s'est légèrement tassée l'an dernier, ressort-il du communiqué diffusé vendredi par l'OFS. L'indice suisse des salaires nominaux s'est ainsi établi à 103,4 points (base 2015 = 100). Compte tenu d'un taux d'inflation annuel moyen de -0,7%, les salaires réels ont augmenté de 1,5% (102,6 points, base 2015 = 100).
Les chiffres de 2020 confirment ainsi le phénomène de modération salariale que connaît la Suisse depuis 2012, leur croissance nominale annuelle se révélant inférieure à 1%, ajoutent les statisticiens fédéraux. La plupart des décisions en matière de salaires pour l'an dernier ont été prises en septembre 2019, alors que l'inflation était estimée à 0,4% pour 2020.
Dans les faits, la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 et le ralentissement conjoncturel qui en a découlé, se sont soldés par un recul général des prix de 0,7%. Le pouvoir d'achat des salaires, résultat de l'ajustement des salaires nominaux à l'inflation, a donc augmenté pour la deuxième fois depuis 2019.
Importants écarts
Dans les activités bénéficiant de conventions collectives de travail (CCT), lesquelles comptent près d'un demi-million d'employés, la croissance des salaires effectifs (nominaux) négociée pour 2020, s'est inscrite à 0,4%.
Selon les secteurs, les salaires nominaux ont crû en moyenne de 0,5% dans l'industrie, après des hausses de 0,9% en 2019, 0,3% en 2018 et 0,4% en 2017. La progression de l'an dernier s'est révélée inférieure à la moyenne de 0,8% de l'ensemble de l'économie suisse. L'OFS observe cependant d'importants écarts dans ce secteur, entre des baisses de 1,8 et des augmentations de 2,2%.
La palme de la croissance nominale est revenue à la fabrication des produits métalliques (+2,2%) et à la construction (+0,8%). Les industries extractives et celles liées à la production et la distribution d'énergie ont subi les plus forts replis (-1,8%), avec la branche du bois, du papier et de l'imprimerie (-0,3%).
À l'image de l'année précédente, les salaires nominaux du secteur tertiaire ont crû l'an passé de 0,9%, après des hausses respectives de 0,9%, 0,5% et 0,4% en 2019, 2018 et 2017. L'informatique et les services d'information ainsi que les activités spécialisées, scientifiques et techniques ont bénéficié des plus importantes augmentations (+2,7%), devant celles du commerce et de la réparation d'automobiles et de motocycles (+2,1%).
Dans le domaine «santé, hébergement médico-social et action sociale», les salaires nominaux ont augmenté de 1,7%. Toujours dans le secteur tertiaire, cinq branches ont subi un recul des salaires nominaux, dont celle de l'assurance (-2,1%) et du commerce de gros (-0,6%).
Hausse plus forte dans le tertiaire
Du côté des salaires réels, la hausse a atteint 1,2% dans le secteur secondaire et 1,6% pour le tertiaire. L'évolution des salaires réels en 2020 s'est située dans une fourchette allant de -1,4% à +3,4%, soulignant ainsi la diversité des dynamiques salariales à l'oeuvre dans les différentes branches économiques.
De 2016 à 2020, le rythme annuel moyen de la progression salariale réelle pour l'ensemble des personnes salariées a atteint 0,5%. Dans le secteur secondaire, l'évolution réelle annuelle moyenne sur cette période s'est fixée à +0,4%. Sur cette période, les branches dites «à moyenne et haute technologie», lesquelles représentent aussi les grandes branches exportatrices du secteur industriel, ont influencé le plus fortement à la hausse l'évolution des salaires réels.