Pêche Lac Léman: captures de féra en forte baisse

ATS

29.10.2020 - 12:55

La pêche professionnelle sur le lac Léman, avec ses 130 pêcheurs, représente toutes espèces confondues la plus grande part des captures annuelles (88,2%) avec un peu plus de 463 tonnes de poissons pêchées (archives).
La pêche professionnelle sur le lac Léman, avec ses 130 pêcheurs, représente toutes espèces confondues la plus grande part des captures annuelles (88,2%) avec un peu plus de 463 tonnes de poissons pêchées (archives).
Source: Keystone/VALENTIN FLAURAUD

Avec 525 tonnes de poissons pêchés en 2019, le rendement global de la pêche dans le lac Léman a subi une baisse de près d'un quart par rapport à 2018 et de plus de la moitié depuis 2015. Les prises de féras ont notamment fortement diminué.

C'est la sixième année de suite que le niveau de pêche est en chute, a indiqué jeudi la Commission internationale de la pêche dans le Léman. Mais une légère tendance à la hausse semble se profiler pour 2020, selon elle.

La baisse pour 2019 en comparaison de 2018 (686 tonnes) est d'exactement 23,4%, soit 161 tonnes de poissons pêchés en moins. Par rapport à 2015 (1145 tonnes), la diminution est de 54,1%, soit 620 tonnes en moins.

Plus de 6708 permis annuels de pêche de loisirs ont été délivrés en 2019 par les autorités suisses et françaises. Ce nombre «atteste toujours de l'intérêt qu'a la population du bassin lémanique pour la pêche de loisirs au Léman», observe la Commission.

Quelque 130 pêcheurs pro

La pêche professionnelle, avec ses 130 pêcheurs, représente toutes espèces confondues la plus grande part des captures annuelles (88,2%) avec un peu plus de 463 tonnes de poissons pêchées. L'essentiel du rendement de la pêche lémanique repose toujours en 2019 sur deux principales espèces: la perche avec 288 tonnes (279 tonnes en 2018) et le corégone, communément appelé «féra» avec 120 tonnes (280 tonnes en 2018).

La féra enregistre toutefois pour la cinquième année consécutive une baisse significative de rendement, soit 160 tonnes en moins par rapport à 2018 et 715 tonnes en moins par rapport à 2015, une année record. Cela représente ainsi un recul de 85,6 % par rapport à cette année de référence.

Cette chute semble difficile à expliquer, selon la section Chasse, pêche et surveillance de la Direction générale de l'environnement du canton de Vaud. L'an dernier, son responsable Frédéric Hofmann évoquait des pistes: le réchauffement des eaux, leur qualité, des hivers plus rudes avec tempêtes, une reproduction plus tardive. Le cormoran joue aussi un rôle non négligeable, non seulement en pêchant dans le lac, mais en s'attaquant aux filets de pêche et en blessant les poissons.

Le bilan intermédiaire des captures de féras effectué de janvier à fin août 2020 fait cela dit apparaître une reprise progressive des quantités prélevées par la pêche professionnelle. «Il n'est cependant pas exclu que des mesures complémentaires de gestion par voie d’arrêtés soient prises ces prochaines années dans le but de renforcer le stock de corégones du Léman», indique la Commission.

La perche en forme

En 2019, les rendements de la pêche de la perche supplantent de 168 tonnes ceux des corégones, ce qui ne s'était plus vu depuis 1990. La pêche de la perche voit en revanche son tonnage augmenter pour la troisième année consécutive. Ce résultat pourrait être en partie dû au transfert de l'effort de pêche des professionnels sur cette espèce piscicole pour compenser la chute des captures de féras.

Concernant les autres espèces, les captures diminuent légèrement en 2019 pour le brochet avec 39,5 tonnes et l'omble-chevalier avec 16,8 tonnes. Les captures de truites avec 6,69 tonnes ont très légèrement augmenté. La pêche des écrevisses signal (espèce exotique envahissante) diminue, elle, avec 12,5 tonnes.

Au 1er janvier 2021, entrera par ailleurs en vigueur le nouveau règlement d'application de l'Accord entre le Conseil fédéral et le gouvernement français sur la pêche dans le Léman pour la période 2021-2025. Plusieurs modifications techniques et matérielles touchant la pêche professionnelle et de loisirs ont été intégrées à ce nouveau texte en vue d'assurer une exploitation durable et équilibrée des peuplements piscicoles du lac.

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