Coronavirus Le covid-19 va affecter l'économie suisse

ATS

4.3.2020 - 18:05

Les responsables de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) s'attendent à ce que le ralentissement de la production chinoise en février provoque un impact de dizaines de milliards de dollars sur les exportations des différents pays.
Les responsables de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) s'attendent à ce que le ralentissement de la production chinoise en février provoque un impact de dizaines de milliards de dollars sur les exportations des différents pays.
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Les entreprises suisses pourraient perdre 1,03 milliard de francs d'exportations mondiales après le ralentissement en février de la production chinoise, lié au coronavirus. L'effet sur les sociétés de tous les pays est évalué à 46,9 milliards de dollars, dit l'ONU.

Selon une étude publiée mercredi à Genève par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l'industrie chimique dans son ensemble est celle qui observerait le recul le plus important parmi les entreprises suisses. Sur le total de 1,08 milliard de dollars d'impact sur les exportations suisses, qui fait de ce pays le 10e acteur économique le plus touché, elle perdrait 283 millions de dollars. En raison des difficultés de production de composantes intermédiaires en Chine qui rassemble 20% du marché mondial sur celles-ci.

Les entreprises pharmaceutiques dépendent notamment beaucoup de ce pays pour leur approvisionnement en produits chimiques. Les effets économiques devraient être ressentis «dans les deux à trois mois», a expliqué devant la presse un responsable de la CNUCED, Alessandro Nicita. Et si les perturbations dans la production chinoise se poursuivent, la fabrication de médicaments en Suisse pourrait être diminuée.

D'autant plus qu'il «n'est pas si aisé» de changer à court terme de pays d'approvisionnement, fait remarquer la directrice du commerce international au sein de la CNUCED Pamela Coke-Hamilton. Des questions d'infrastructures se posent. Dans les prochains mois, Mme Coke-Hamilton s'attend à «des effets mondiaux significatifs». Mais la production industrielle reprend en Chine.

Au total, cette analyse sur 13 branches dans environ 200 pays s'appuie sur la baisse de 20 points en février d'un indice chinois considéré comme crucial pour évaluer les exportations de ces produits utilisés par les entreprises étrangères. Celles-ci devraient diminuer de 2% par rapport à celles d'il y a un an.

UE avant Etats-Unis et Japon

Principale actrice affectée, l'UE pourrait perdre 15,6 milliards de dollars. Après elle, l'effet pour les entreprises américaines pourrait atteindre 5,8 milliards, devant le Japon à 5,18 milliards. Par branche, les exportations des machines devraient être les plus touchées avec des pertes de près de 10 milliards sur les prochains mois.

La CNUCED ajoute toutefois que l'effet total du covid-19 sur les filières d'approvisionnement mondiales, pas seulement liées à la production chinoise, est incertain et sera également davantage clarifié dans les prochains mois. Tout dépend comment la demande, notamment celle de produits chinois, peut changer et comment les pays, notamment les Etats-Unis, réussiront à appliquer des restrictions liées au virus qui puissent limiter l'impact économique.

La CNUCED ne peut pas non plus évaluer les effets sur le commerce mondial dans son ensemble et sur le Produit intérieur brut (PIB) mondial. Celui-ci dépend de plusieurs facteurs comme les prix du pétrole ou des marchandises. Lundi, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo avait dit s'attendre à un «impact substantiel», selon une source proche des négociations commerciales à Genève.

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