Conjoncture Le KOF abaisse ses prévisions de croissance

ATS

2.10.2019 - 10:30

Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que le Brexit ne serait pas une nouvelle fois reporté, même si aucun accord n'était trouvé avec l'UE en octobre (archives).
Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que le Brexit ne serait pas une nouvelle fois reporté, même si aucun accord n'était trouvé avec l'UE en octobre (archives).
Source: KEYSTONE/AP/KIRSTY WIGGLESWORTH

La Suisse ne sortira pas indemne de l'appréciation de sa monnaie et de l'affaiblissement de la conjoncture mondiale. Le Centre d'études conjoncturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a abaissé ses prévisions de croissance pour 2019 et 2020.

Le relâchement de la conjoncture internationale et les données économiques à l'issue de premier semestre poussent le KOF à réviser à la baisse ses prévisions pour le produit intérieur brut (PIB), a-t-il indiqué mercredi.

La croissance est désormais attendue à 0,9% en 2019, contre 1,6% précédemment. Pour 2020, elle est escomptée à 1,9% (hors évènements sportifs: 1,5%), contre 2,3% auparavant. En 2021, le PIB est attendu en hausse de 1,5% (1,8% hors évènements sportifs).

«Les signaux se sont dégradés ces derniers temps pour l'économie suisse», soulignent les économistes de l'institut dans leur rapport. L'industrie enregistre ainsi une moindre utilisation de ses capacités. Le produit intérieur brut (PIB) devrait évoluer plus faiblement que ce qu'indiquaient les données du printemps.

Le climat d'incertitudes, l'engluement de l'économie mondiale et l'appréciation du franc auront une influence négative sur un large pan de l'économie suisse, notamment dans l'industrie des machines, de l'électronique et du métal, mais aussi sur le tourisme. Si le tourisme d'achat pourrait en être encouragé, le KOF ne s'attend pas à une forte hausse.

En outre, l'industrie pharmaceutique, plus grande contributrice aux exportations suisses, souffrira d'un recul de ses marges, dans la mesure où les prix des médicaments sont fixés par l'Etat dans de nombreux pays. Pour cette raison, des adaptations de prix en lien avec l'appréciation du franc ne sont, à court terme, pas possibles.

Pilier de l'économie au cours des dernières années, le secteur du bâtiment jouera un rôle moindre à l'avenir. Le génie civil et la construction non-résidentielle se développent bien mais pour les logements, le KOF se montre sceptique. Malgré des taux hypothécaires au plus bas, un lent recul est à attendre dans ce segment, estime l'institut.

Hausse du chômage en perspective

Certes l'emploi gagne du terrain et le chômage a encore légèrement reculé mais cela risque de ne pas durer. Le KOF rappelle que le Seco s'attend à une hausse du taux de chômage annuel moyen. Actuellement à 2,3%, il devrait progresser à 2,5% et 2,6% au cours des deux prochaines années. Pour le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), le KOF table sur 4,4% cette année, puis 4,3% et 4,5% en 2020 et 2021. Toutefois, en raison de la faible inflation, les salaires réels sont attendus en modeste hausse.

Les plus gros risques économiques pour la Suisse se situent à l'étranger, une possible aggravation du conflit commercial ou d'autres bouleversements pourraient en effet provoquer une nouvelle appréciation du franc préjudiciable pour les exportations helvétiques. Sur la question du Brexit, le KOF s'attend à un report jusqu'à fin janvier 2020 au moins. Les prévisions ne tiennent pas compte des conséquences d'un Brexit sans accord qui interviendrait d'ici fin octobre.

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