Coronavirus Le secteur du tourisme demande des aides plus rapides

lt, ats

5.2.2021 - 19:10

Lors d'une réunion virtuelle avec le Conseil fédéral vendredi, les représentants de la branche du tourisme ont demandé un versement plus rapide pour les cas de rigueur. Mais aussi une stratégie coordonnée en matière de dépistage et de vaccination et un plan de sortie de crise à partir du mois de mars. Le commerce du détail réclame lui des perspectives.

Le tourisme fribourgeois, entre autres secteurs, a beaucoup souffert du confinement. 
Le tourisme fribourgeois, entre autres secteurs, a beaucoup souffert du confinement. 
KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le secteur du tourisme est conscient qu'il ne pourra reprendre ses activités uniquement si le nombre de cas de Covid-19 diminue durablement, a communiqué la Fédération suisse du tourisme (FST) après avoir virtuellement rencontré le président de la Confédération Guy Parmelin et les conseillers fédéraux Alain Berset et Ueli Maurer.

Pour la FST, il est par conséquent impératif d'établir une stratégie de dépistage et de vaccination plus rapide. Le dépistage doit être adapté, notamment avec des tests de masse. Concernant les vaccins, la FST a estimé qu'il faut établir un calendrier clair à l'échelle nationale pour l'ensemble de la population.

Par ailleurs, les cinq milliards de francs destinés au cas de rigueur doivent être versés rapidement par la Confédération et les cantons, sans entraves bureaucratiques, a appuyé la FST. La branche souhaite la mise en place de processus pragmatiques, comme au printemps 2020.

«Chaque jour compte»

Chaque jour compte, a rappelé la fédération. Selon elle, il n'est pas acceptable que des entreprises saines fassent faillite à cause d'une aide qui arrive trop tardivement.

Les représentants des milieux touristiques ont également appelé de leurs voeux une stratégie de sortie de crise claire. Pour eux, les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus devraient être progressivement assouplies à partir du mois de mars, si la situation épidémiologique le permet.

Dans un communiqué diffusé après la rencontre, le Département fédéral de l'économie (DEFR) a souligné que «les cantons travaillent d'arrache-pied» à la mise en oeuvre du programme pour les cas de rigueur. De concert avec le Département des finances, le DEFR examine «les questions en suspens pour les entreprises touristiques».

Instruments rééxaminés «en permanence»

«Les instruments destinés à atténuer les conséquences de la pandémie seront réexaminés en permanence en fonction de la situation et, au besoin, adaptés en conséquence», a encore noté le DEFR.

Reconnaissant que le secteur touristique est frappé «de plein fouet» par la pandémie, le Conseil fédéral a rappelé qu'une batterie de mesures a été mise en oeuvre pour en atténuer les conséquences. Selon le gouvernement, la réduction de l'horaire de travail (RHT) et les allocations pour perte de gain (APG) ont permis d'éponger «une grande partie» des pertes de chiffres d'affaires.

Le Conseil fédéral a par ailleurs estimé qu'avec l'assouplissement des conditions d'octroi de l'aide les besoins des établissements saisonniers sont mieux pris en compte. D'autre part, les modifications apportées au programme pour les cas de rigueur profitent également au secteur, a-t-il constaté.

Prochain sommet en mai

Selon la FST, des représentants de Gastrosuisse, Hotelleriesuisse et des Remontées Mécaniques Suisses ont notamment participé à la visioconférence. Tout comme des membres de la Conférence des directeurs régionaux du tourisme.

Le prochain sommet du tourisme se tiendra en mai, précise le communiqué du DEFR. «Ce sera l’occasion de se pencher sur la saison touristique d’hiver 2020/2021» et d’avoir «un échange de vues» à propos des mesures qui «pourraient être prises en matière de politique du tourisme pour favoriser la relance du secteur» après le pic pandémique.

Les détaillants veulent une perspective

La fédération du commerce de détail Swiss Retail demande de son côté la fin de la fermeture généralisée des commerces. Après une année de pandémie, il faut se faire à l'idée que le virus mute sans cesse et que des «lockdowns» ne sont ni proportionnels ni une stratégie à long terme.

C'est pourquoi il faut un changement de paradigme, écrit Swiss Retail Federation dans une prise de position. L'organisation qui regroupe près de 5500 commerces préconise des concepts de protection pour tous les magasins plutôt que des fermetures. Une perspective est demandée pour le secteur dès le 1er mars. De même, les détaillants veulent des tests à large échelle et un meilleur traçage des contacts.

Selon la fédération, qui affirme fournir 310'000 emplois en Suisse, plus de 10'000 commerces ont dû fermer leurs portes sur ordre de la Confédération depuis le 18 janvier. Les pertes de gain se montent à 800 millions de francs par semaine, affirme Swiss Retail.

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