Banques Les actionnaires d'UBS confirment Colm Kelleher à la présidence

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5.4.2023 - 15:47

"La transaction représente la première fusion de deux banques d'importance systémique mondiale. Son exécution, loin d'être facile, comporte un risque énorme", a averti le président d'UBS, Colm Kelleher.
"La transaction représente la première fusion de deux banques d'importance systémique mondiale. Son exécution, loin d'être facile, comporte un risque énorme", a averti le président d'UBS, Colm Kelleher.
ATS

L'assemblée générale d'UBS s'est tenue mercredi à Bâle dans le calme. Rassurant face aux incertitudes liées à la reprise de l'éternel rival, le président du numéro un bancaire helvétique, Colm Kelleher, a obtenu la confiance des actionnaires.

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Le directeur général sortant Ralph Hamers, remettant son mandat au vétéran Sergio Ermotti, a lui été chaleureusement applaudi.

Dans son allocution introductive, Colm Kelleher s'est attelé à mettre les 1125 actionnaires présents dans la halle St-Jacques en confiance devant la lourde et périlleuse tâche que consiste l'absorption du rival Credit Suisse. En bon commerçant, l'Irlandais a assuré que le programme de rachats d'actions, en cours au moment de l'annonce de la transaction et suspendu en raison de cette dernière, reprendra dès que possible.

Une partie des actions déjà rachetées par UBS doit être utilisée en vue de l'échange de titres prévu pour acquérir de Credit Suisse, a confirmé M. Kelleher. La transaction, orchestrée par la Confédération et annoncée dans l'urgence le 19 mars, accorde aux actionnaires du numéro deux bancaire helvétique une action UBS contre 22,48 titres Credit Suisse en leur possession. En attendant, les rachats d'actions sont temporairement suspendus et reprendront «le plus rapidement possible», a dit M. Kelleher.

«La transaction représente la première fusion de deux banques d'importance systémique mondiale. Son exécution, loin d'être facile, comporte un risque énorme», a reconnu Colm Kelleher, qui préside UBS depuis avril 2022, ayant alors succédé à Axel Weber. Mais il s'agit aussi «d'un nouveau départ pour la banque combinée et l'ensemble de la place financière suisse, qui offre aussi de grandes opportunités», a souligné le banquier irlandais qui a oeuvré 30 ans durant pour le géant américain Morgan Stanley.

Stratégie claire

La stratégie d'UBS est claire et ne sera pas affectée par l'acquisition de Credit Suisse, a-t-il souligné. Même si l'intégration représente désormais la priorité du conseil d'administration et de la direction de l'établissement, cela ne signifie pas que les autres initiatives de croissance seront mises en veilleuse, a-t-il complété.

M. Hamers a mis en exergue les opportunités qu'offre la reprise de Credit Suisse: une banque disposant au total de 5000 milliards de dollars d'avoirs sous gestion dans la gestion de fortune et d'actifs va voir le jour et UBS renforcera encore son assise. «A cela s'ajoutent les deux banques suisses. De ce fait, la reprise apporte encore plus de fonds de clients, encore plus de collaborateurs, encore plus de clients – et donc aussi plus de responsabilités», a poursuivi le Néerlandais. «Je suis sûr qu'UBS assumera cette responsabilité avec soin».

Reconnaissant le lourd défi que constitue la fusion entre UBS et Credit Suisse, Ralph Hamers a déclaré que la banque aux trois clefs a déjà démontré son savoir-faire face aux changements. Dans ce contexte, le conseil d'administration a cherché un autre profil pour mener la banque, portant à la surprise générale son choix sur l'ancien patron de la banque entre 2011 à 2020, Sergio Ermotti.

«J'ai – comme vous le savez – offert ma démission dans l'intérêt de l'entreprise et de ses parties prenantes, dans l'intérêt de la Suisse et de son secteur financier», a rappelé M. Hamers. «Je suis confiant dans le fait que le nouveau CEO Sergio Ermotti, fort de ses succès et de son expérience, conduira la banque en toute sécurité à travers cette prochaine phase».

L'emploi inquiète

Désigné il y a une semaine, le Tessinois âgé de 62 ans a pris ses fonctions à l'issue de l'assemblée générale, son prédécesseur quittant les siennes sous les applaudissement. Parmi les actionnaires, la fondation Ethos, par la voix de son directeur Vincent Kaufmann, a averti des risques que planent sur l'emploi, la presse ayant récemment évoqué jusqu'à 30'000 suppressions de postes.

M. Kaufmann a réclamé le maintien d'autant d'emplois que possible et la mise en place de plans sociaux généreux. La banque aux trois clés employait fin 2022 quelque 73'000 personnes au niveau mondial, alors que son concurrent malheureux en comptait près de 50'000. En Suisse, les deux établissements emploient respectivement environ 16'000 salariés.

Après avoir largement accepté les comptes de l'exercice 2022 et le rapport sur les rémunérations, les propriétaires ont accordé leur confiance à l'ensemble des administrateurs. Colm Kelleher a été réélu à une majorité de 89,9% des voix. Les autres administrateurs ont eux été confirmés avec plus de 94% des voix chacun, la meilleure élection revenant au vice-président Lukas Gähwiler avec un score soviétique de 97,2%.