Commerces Les Britanniques se déconfinent et se rhabillent!

afp

21.5.2021 - 10:03

Les ventes au détail ont bondi de 9,2% sur un mois en avril au Royaume-Uni grâce à la levée de restrictions sanitaires et notamment la réouverture des magasins non essentiels, avec une poussée particulièrement forte dans l'habillement.

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Les ventes au détail ont bondi de 9,2% sur un mois en avril au Royaume-Uni, grâce à la levée de restrictions sanitaires et notamment la réouverture des magasins non essentiels, avec une poussée particulièrement forte dans l'habillement (archives).
Les ventes au détail ont bondi de 9,2% sur un mois en avril au Royaume-Uni, grâce à la levée de restrictions sanitaires et notamment la réouverture des magasins non essentiels, avec une poussée particulièrement forte dans l'habillement (archives).
ATS

L'envolée atteint 42,4% comparé à avril 2020, qui avait été le premier mois de confinement strict dans le pays au début de la crise du coronavirus.

À ce rythme, le volume de ventes se trouve près de 11% supérieur à son niveau de février 2020, avant le plein choc de la pandémie.

Les ventes dans les magasins non alimentaires, qui pour beaucoup avaient dû fermer leurs portes pendant le confinement strict qui a eu lieu dans le pays entre fin décembre et le 12 avril, ont tiré la progression, avec notamment une flambée de 69% dans l'habillement.

Un chiffre «époustouflant» qui montre que les ménages avaient particulièrement hâte de renouveler leurs garde-robe, remarque Paul Dales, de Capital Economics.

«Après avoir stagné à 40-50% sous leur niveau d'avant la pandémie pendant le dernier confinement, en un coup de baguette magique les ventes de vêtements sont remontées à juste 0,3% sous ce sommet».

Ce secteur avait particulièrement souffert de la pandémie et des confinements, et enregistre ainsi un effet de rattrapage.

Les ventes de carburant ont également enregistré une forte croissance de 10,6% avec l'autorisation de se déplacer dans le pays à partir du 12 avril.

Les magasins alimentaires, qui ont pu rester ouverts pendant toute la pandémie et ont largement bénéficié de la crise sanitaire, sont les seuls en avril à avoir enregistré une petite baisse de leur performance.

Ventes en ligne en repli

Les consommateurs s'étant précipités en nombre dans les magasins à leur réouverture, les ventes en ligne ont reculé dans tous les secteurs et leur part atteignait 30% du total des ventes au détail.

Les économistes s'attendent en général à ce qu'une part de la trésorerie accumulée par les Britanniques pendant les mois de confinement, où toutes les possibilités d'achats, voyages ou distractions étaient fortement réduites, soit dépensée dans les semaines en cours et à venir et alimente ainsi une forte reprise.

De nouvelles restrictions ont été levées lundi avec l'autorisation de voyager hors du pays, la réouverture totale des pubs, restaurants, hôtels, cours de sport et autres.

«Si les dépenses totales n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant la pandémie» au Royaume-Uni, «cela devrait être le cas au deuxième semestre» après la réouverture de tous les secteurs, notamment les grands événements sportifs, les conventions et les boîtes de nuit, et la fin attendue de la distanciation sociale, remarque Ian Geddes, analyste de Deloitte.

La progression du variant dit indien au Royaume-Uni inquiète toutefois les autorités et le gouvernement a fait savoir que cela pourrait remettre en cause la levée des dernières restrictions prévue le 21 juin.

Le Royaume-Uni est le pays européen le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus avec plus de 127.000 morts, et le pays du G7 qui a souffert du plus gros choc économique l'an dernier avec une contraction de l'ordre de 10% du produit intérieur brut (PIB).

Le PIB du Royaume-Uni a reculé de 1,5% au premier trimestre en raison du confinement, mais une hausse de 2,1% pour le seul mois de mars laisse entrevoir une nette reprise de l'activité avec la levée des restrictions, ce que confirment les données sur la distribution publiées vendredi.

La Banque d'Angleterre (BoE) avait notamment acté plus tôt ce mois-ci un début de reprise plus fort que prévu et relevé sa prévision de croissance sur l'année à 7,25%, contre 5% prévu jusque-là.

Si le taux de chômage a progressé à 4,8%, soit environ 1 point de pourcentage de plus qu'avant la pandémie, l'emploi s'est révélé résilient grâce à des aides massives à l'emploi de la part du gouvernement britannique.