Unia dénonceLes écarts salariaux se creusent à nouveau
st, ats
12.8.2022 - 10:26
Les écarts salariaux se sont à nouveau creusés l'an dernier, sous l'effet de la stagnation des bas salaires et de la progression des rémunérations des managers, dénonce le syndicat Unia. Il réclame des augmentations générales de salaires.
Keystone-SDA, st, ats
12.08.2022, 10:26
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En moyenne, pour les 43 plus grands groupes suisses, le salaire le plus élevé était 141 fois plus haut que le plus modeste en 2021, critique vendredi Unia dans un communiqué. L'année précédente, cet écart était encore de 1 à 136. Mais il a déjà été supérieur à un rapport de 1 à 140 par le passé, par exemple en 2017 de 1 à 143.
Le syndicat dénonce l'inégalité la plus «crasse» chez Roche, où l'employé au plus bas salaire devrait travailler pendant 307 ans pour toucher le salaire annuel du directeur général Severin Schwan.
Au cours de l'exercice 2021, 40 groupes ont versé des dividendes pour un montant d'environ 42 milliards de francs. Les actionnaires ont également bénéficié de rachats d'actions à hauteur de 40 milliards de francs. Cela équivaut à une augmentation de 56% par rapport à l'année précédente.
«L'argument selon lequel les entreprises ne pourraient pas se permettre d’octroyer des augmentations générales de salaires ne semble guère crédible au vu des 82 milliards de francs distribués aux actionnaires», écrit Unia. Parallèlement, certaines entreprises rentables ont même licencié du personnel, dénonce le syndicat.
Les salaires modestes stagnent
Dans la moitié des entreprises analysées, les salaires les plus faibles sont inférieurs à 50'712 francs par an, soit en dessous du seuil des bas salaires. «Cela reflète une évolution générale en Suisse, où les salaires réels des 10% les plus modestes n'ont augmenté que de 0,5% entre 2016 et 2020, alors que ceux des 10% les plus élevés ont progressé de 4%. Les salaires des grands patrons ont même fait un bond de 12%», relève Unia.
Des augmentations générales sont à court terme le moyen le plus efficace pour atténuer les inégalités salariales et faire progresser les bas salaires, estime le syndicat. Elles sont d'autant plus urgentes au vu des menaces pour le pouvoir d'achat que représentent la forte inflation et la probable forte hausse des primes d'assurance maladie.