Le sort des vignerons préoccupe le Grand Conseil valaisan. Il a invité vendredi le canton à accorder une aide financière exceptionnelle de 14 millions de francs à la viticulture. Mais le département n'a pas cet argent.
«De mémoire de vigneron, jamais une récolte n'aura été aussi faible», indiquait début novembre l'Interprofession de la Vigne et du Vin (IVV). Le vignoble a été durement frappé par le gel, la pluie, les attaques de mildiou – un champignon – et des épisodes de grêles par endroits, et le rendement est en baisse de 40% environ par rapport à 2020.
«Nous estimons que tous les producteurs de raisin sont des 'cas de rigueur' et demandons au conseil d'Etat de les soutenir en versant à titre exceptionnel un montant équivalent aux paiements directs 2021 versés à la viticulture, soit 14 millions de francs, ont réclamé des députés de droite dans un postulat urgent. Le montant serait versé «par hectare de vigne au bénéfice de paiements directs selon certains critères. Le postulat a été accepté par 108 voix contre 15 et 3 abstentions.
Soucieux des difficultés des viticulteurs, les Verts, «ont toutefois estimé que le versement d'un montant aussi important n'est pas une solution pérenne et reviendrait «à mettre un pansement sur une plaie». Pour le parti, «il faut affronter sans taboue le devenir du vignoble valaisan», qui fait notamment les frais du changement climatique et voit des viticulteurs abandonner leurs parcelles.
Passer le cap
Christophe Darbellay, chef du département de l'économie et de la formation, est conscient de la situation des producteurs. «Leurs revenus ont été très fortement impactés et il manque plus de 100 millions de francs pour couvrir les frais de production du vignoble», a-t-il précisé.
Actuellement, des crédits d'aide à l'exploitation sont octroyés, mais"ce sont des prêts sans intérêts et remboursables ce qui ne fait que reporter le problème à l'année suivante», a détaillé le conseiller d'Etat. Selon lui, le rôle du canton n'est pas de «compenser les pertes de récolte et les aléas économiques, mais d'aider les producteurs à passer le cap d'une année difficile».
Christophe Darbellay a jugé «pertinent» le postulat urgent , mais il y a un mais: «La somme demandée doit être compensée au sein du département et ce n'est pas possible; nous avons un problème de moyens financiers». Accepté par le plénum, le postulat urgent a été transmis au Conseil d'Etat.