Cotations chinoisesLes GDR chinois cotés à Zurich majoritairement convertis en actions
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6.7.2023 - 10:34
Les sociétés chinoises cotées à la Bourse suisse sont désormais 14 et une trentaine seraient prêtes à leur emboîter le pas. Mais l'enthousiasme initial est retombé, tandis que le volume de négoce quotidien de la nouvelle catégorie de titres est quasiment nul.
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06.07.2023, 10:34
ATS
Les investisseurs semblent faire grand usage du caractère fongible des titres, convertibles en actions chinoises de catégorie A au bout de trois mois.
Un peu moins d'un an après le coup d'envoi du projet Stock Connect, qui permet aux sociétés chinoises cotées à Shanghaï ou Shenzhen d'émettre en Suisse des certificats de dépôts ("global depositary receipt», GDR) en dollars, l'activité n'a toujours pas décollé. Si les titres émis ont trouvé preneurs, c'est invariablement le même scénario qui se répète chaque jour à la Bourse sur le segment spécifique, dont le négoce est ouvert entre 15h et 17h20: le volume est nul.
«Nous avons assez souvent été confrontés à cette situation dans le cas de sociétés à double cotation», explique à l'agence AWP Mandy Zhu, chargée des affaires offshore pour la Chine chez UBS. «En ce qui concerne les titres en question, les investisseurs préfèrent les détenir pour ensuite les convertir en actions A, catégorie qui s'accompagne d'avantages accrus, après 120 jours. Cela explique le faible volume d'échanges de GDR.»
«Nous avons constaté que la plupart des investisseurs convertissent leurs GDR en actions A, car ces dernières sont, jusqu'à présent, plus liquides que les GDR», confirme Mme Zhu, qui souligne que la fongibilité permet d'atténuer les inquiétudes des investisseurs concernant la liquidité.
Mi-mai, la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC), gendarme boursier de l'Empire du Milieu, a par ailleurs publié des directives, posant de nouvelles conditions aux entreprises qui seraient tentées par l'aventure zurichoise. Ainsi, si SIX exige un capital-actions de seulement 25 millions de francs, la Bourse de Shanghaï exige désormais pour les sociétés candidates un capital d'au moins 20 milliards de yuans, soit 2,6 milliards de francs, résument dans un commentaire les analystes de l'étude d'avocats sino-suisse Wenfei à Zurich.
Ainsi, sur les 14 sociétés ayant profité du nouveau mécanisme Stock Connect, une, Zhejiang Hangke Technology, cotée à Shanghaï, ne remplit pas le nouveau critère avec son capital-actions de 18,3 milliards de yuans. Avec 21,1 milliards, Keda Industrial Group, n'est pas très loin de la limite.
Conditions plus strictes
«Le nombre d'émissions pourrait diminuer car les exigences relatives aux émetteurs éligibles sont désormais plus strictes», reconnaît Mme Zhu, qui estime cependant que les GDR sont un bon moyen pour les sociétés cotées en Bourse de lever des capitaux en Europe. «Nous pensons qu'il y aura de nouveaux candidats en dépit des nouvelles directives.»
En mars, quelque 30 entreprises chinoises avaient pourtant fait part de recourir au mécanisme sur des places européennes, dont 90% en Suisse, a indiqué le 7 juin Christian Schneiter, associé de l'étude d'avocats Vischer, à l'occasion d'un événement organisé par la Chambre de commerce Suisse-Chine.
Les exigences portent également sur l'activité des entreprises candidates, qui doivent désormais correspondre aux objectifs des politiques industrielles de Pékin. Le sociétés intéressées doivent en outre démontrer leur besoin d'étendre leur activité à l'étranger. Or jusqu'ici, les nouveaux venus à la Bourse suisse ont été particulièrement chiches en communication à l'adresse des investisseurs et n'ont pas dévoilé de projets concrets en Europe.
«Nous encourageons les émetteurs de GDR à s'engager davantage auprès des investisseurs internationaux, y compris des investisseurs suisses», indique à ce propos Mme Zhu, qui constate «une forte participation des investisseurs internationaux à la plupart des GDR qu'UBS gère».