Marché du travail Les grèves sont en progression en Suisse, selon la patronne d'Unia

ATS

22.1.2018 - 15:12

Depuis la crise économique et le tournant néo-libéral des années 1990, le partenariat social a du plomb dans l’aile, explique la présidente d'Unia, Vania Alleva (archives).
Depuis la crise économique et le tournant néo-libéral des années 1990, le partenariat social a du plomb dans l’aile, explique la présidente d'Unia, Vania Alleva (archives).
SDA

Les grèves sont en augmentation en Suisse, depuis une vingtaine d'années. Selon la présidente d'Unia Vania Alleva, elles touchent désormais tous les secteurs d'activité.

Les conflits sociaux ne sont plus l'apanage des seuls ouvriers du bâtiment ou de l’industrie, qui connaissent une forte tradition de mobilisation. "Ils touchent de plus en plus aussi les cols blancs, peu habitués jusque-là à se battre collectivement pour leurs droits", souligne lundi la dirigeante du plus grand syndicat helvétique sur swissinfo.ch.

"Depuis la crise économique et le tournant néo-libéral des années 1990, le partenariat social a du plomb dans l’aile. (...) Beaucoup de dirigeants d’entreprises ne considèrent plus les salariés comme des partenaires avec lesquels on négocie d’égal à égal", poursuit Vania Alleva.

Cette situation engendre un regain de tension. Et selon la syndicaliste, il est parfois nécessaire d’avoir recours à la grève pour contraindre les patrons à discuter. Cet instrument sert surtout à défendre des places de travail et des acquis sociaux.

Pas un obstacle à la croissance

Les grèves menées ces dernières années en Suisse n’ont pas été un frein au développement économique, bien au contraire, pour la présidente d'Unia. Dans la majorité des cas, il a été possible d’améliorer les salaires, les conditions de travail ou de sauver des emplois.

Reste qu'en comparaison internationale, la Suisse figure en queue de peloton en matière de jours de grève, selon une étude de l'institut de recherche allemand WSI. En moyenne annuelle, les mouvements sociaux ont fait perdre deux jours de travail pour 1000 employés entre 2006 et 2015.

La Suisse se situe juste derrière la Suède (5 jours), la Pologne (6) et les Etats-Unis (7). Les Allemands sont en grève 20 jours par année. La France, avec 123 jours de cessation de travail, caracole en tête.

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