Rémunérations Les managers d'entreprises suisses restent les mieux payés d'Europe

ATS

5.10.2017 - 10:09

Zurich

En termes de salaire, mieux vaut diriger une entreprise suisse, constate Willis Towers Watson. Selon les calculs du cabinet de conseils, les dirigeants des grandes firmes helvétiques ont encaissé l'an dernier une rémunération médiane de 10,3 millions de francs.

Les managers de la toute petite poignée de multinationales suisses, soit sept, passées sous revue dans le cadre de la dernière livrée de l'étude "Eurotop 100" présentée jeudi à Zurich, devancent leurs homologues britanniques et espagnols. Alors que le salaire médian des premiers s'est chiffré à 7,4 millions d'euros (7,95 millions de francs), celui des seconds a atteint 5,6 millions.

Les dirigeants allemands se classent au 4e rang (5,1 millions d'euros), alors que leurs homologues d'Europe du Nord affichent les rémunérations les plus modestes (1,8 million). Parmi les dix premiers du classement individuel figurent quatre haut responsables de firmes helvétique.

Parmi les dirigeants des 80 firmes examinées, Rakesh Kapoor, le patron du géant britannique des biens de consommation Reckitt Benckiser a consolidé sa position sur la première marche du podium, malgré un bonus en forte baisse. Le directeur général du groupe qui détient les marques Airwick, Calgon, Cillit Bang, Vanish, Veet et Woolite, notamment, a gagné 14,4 millions d'euros, contre 20,9 millions en 2015.

Sergio Ermotti le mieux payé en Suisse

Martin Sorrell, fondateur et patron du groupe britannique de médias et de relations publiques WPP se classe deuxième, avec une rémunération de 13,3 millions d'euros. Il devance le premier représentant helvétique du classement, Sergio Ermotti, le patron d'UBS, dont la rémunération s'est hissée à 12,3 millions (13,1 millions en 2015), selon les calculs de Willis Towers Watson.

Derrière le Tessinois suivent le patron du spécialiste allemand des logiciels SAP, Bill Mc Dermott, puis Joe Jimenez, son homologue du groupe pharmaceutique bâlois Novartis (10,8 millions d'euros). L'Américain est talonné par le directeur général du concurrent et voisin Roche, Severin Schwan (10,6 millions), lequel précède Tidjane Thiam, à la tête de Credit Suisse.

L'an dernier la rémunération moyenne directe, constituée du salaire de base et du bonus sans tenir compte des prestations accessoires et de celles versées au titre de la prévoyance professionnelle, a diminué de 6% au regard de 2015 à 5,4 millions d'euros. Le repli s'explique essentiellement par des bonus moins élevés.

Les dirigeants des sept multinationales suisses considérées dans l'étude ont connu meilleur sort, leur rémunération médiane ayant quant à elle bondi de 15%. En élargissant le panel aux 23 sociétés composant l'indice SLI de la Bourse suisse, le salaire médian a augmenté de 12% à 4,4 millions d'euros.

Nouvelles règles en Europe

L'initiative Minder contre les rémunérations abusives a certes permis de renforcer la participation des actionnaires à la fixation du niveau des salaires de la direction, mais jusqu'à présent, elle n'a eu aucune influence sur ceux-ci. Toutefois, les nouvelles règles en préparation en Europe pourraient influencer les pratiques helvétiques en la matière.

La ligne directrice pour les droits des actionnaires (SRD) décidée par l'Union Europénne (UE) exige notamment un vote contraignant des actionnaires sur la politique de rémunération ainsi qu'un scrutin non contraignant sur les salaires individuels des dirigeants. Les entreprises doivent aussi dévoiler le rapport entre la rémunération la plus élevée et la plus basse.

En juin dernier, l'enquête salariale de Travail.Suisse a mis en lumière des écarts toujours croissants en matière de revenus. Selon les calculs de l'organisation, les rémunérations des patrons ont augmenté en moyenne de 17% entre 2011 et 2016, contre 3,4% pour les salariés. En 2011, l'écart salarial moyen dans les entreprises était de 1:45, contre 1:51, l'année passée.

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