La menace Covid planeLes marchés de Noël suisses sont-il en sursis?
ol
25.11.2021 - 10:18
Les marchés de Noël ont fait leur grand retour en Suisse ou sont sur le point d'ouvrir leurs portes, après une année d'absence. La pandémie, épée de Damoclès, continue toutefois d'inquiéter exposants, organisateurs et visiteurs.
Keystone-SDA, ol
25.11.2021, 10:18
25.11.2021, 10:30
ATS
Si les règles diffèrent selon les cantons, absolument tous les marchés ont dû mettre en place des mesures spécifiques pour lutter contre la transmission du virus, alors que les cas de Covid-19 augmentent de semaine en semaine.
À Montreux, le weekend d'ouverture a bénéficié d'une météo «magnifique» et de visiteurs qui «avaient envie de revenir», se réjouit Yves Cornaro, le directeur du marché. S'il semble y avoir moins de groupes autocaristes, la clientèle individuelle est au rendez-vous, séjournant dans les hôtels environnants, précise-t-il.
La pandémie continue toutefois de peser sur les activités: «le budget habituel a été revu à la baisse, en anticipant une diminution de fréquentation d'environ 25 à 30%», note M. Cornaro. «La recherche de nouveaux sponsors-partenaires dans cette période incertaine est assez difficile pour tous», regrette-t-il. S'adapter aux contraintes sanitaires et «éviter à tout prix de fermer le marché» sont en tête de ses priorités, «mais ce n'est pas nous qui décidons».
À Lausanne, le marché de Noël s'est également ouvert en grande pompe: «une foule incroyable a arpenté les rues de Lausanne et les marchés de Bô Noël», indique Olivier Gallandat, un des organisateurs. «On sent que le public a une envie très forte de ces festivités et ces moments de partage après l'annulation de l'édition 2020».
Alors que les zones de restauration exigent la présentation d'un certificat Covid, d'autres sont accessibles librement: «le fait de rendre accessible toutes les places de Bô Noël à tous (vaccinés ou non) est un point très important pour nous», souligne M. Gallandat. «La gestion des zones où le pass sanitaire est exigé et celles en accès libre s'est bien déroulée (...), les files d'attente pour pénétrer dans les zones n'ont pas été trop longues».
La pandémie complique toutefois la recherche de financement, les sponsors restant «encore très frileux dans cette période», regrette le responsable, même si la Ville de Lausanne et la Fondation pour le Commerce lausannois ont renouvelé leurs subventions. «Malgré ce contexte difficile, nous avons pris de gros risques pour proposer une expérience inédite et ambitieuse à Lausanne».
«Le budget actuel prévoit une perte estimée entre 100'000 et 150'000 francs», mais si «l'édition se déroule comme elle a commencé, nous devrions réussir à réduire cette perte», assure M. Gallandat. «Tout dépend de l'évolution de la situation et des décisions des pouvoirs publics». En Suisse alémanique, certains marchés de Noël ont érigé des règles plus strictes, comme à Bâle, où le marché de Noël n'est accessible que sur présentation du certificat Covid.
Cela n'empêche pas les organisateurs de s'attendre à «une fréquentation similaire aux années précédentes», qui sera encore renforcée par «l'annulation de grands marchés de Noël dans les pays voisins», indique Sabine Horvath, responsable des relations extérieures et du marketing pour le canton de Bâle-Ville. En Allemagne, de nombreux marchés de Noël ont en effet été annulés par peur de voir le rythme des contagions progresser.
Effectifs importants
Le contrôle des certificats nécessite du personnel supplémentaire, le nombre d'emplacements a été restreint et selon l'évolution de la pandémie, les mesures de protection pourront être adaptées, raison pour laquelle il est difficile d'estimer le montant des coûts supplémentaires, mais «dans tous les cas, ils dépasseront la barre des 100'000 francs», a estimé Mme Horvath.
À Zurich également, le Wienachtsdorf de la Sechseläutenplatz exige la présentation du fameux QR code. Les organisateurs ont également aboli le paiement en espèces sur les stands et supprimé la patinoire, en plus de réduire d'un quart le nombre de stand par rapport à d'habitude.
«La pandémie rend le travail de planification difficile et à long terme, carrément impossible», regrette Katja Weber, organisatrice. Elle espère que le retour du marché générera de la fréquentation dans les hôtels de la ville, le tourisme urbain ayant particulièrement souffert de l'absence des touristes.
Certains petits marchés ont renoncé à faire leur retour cette année, n'ayant pas les forces logistique et financières suffisantes pour contrôler les certificats, à l'image de celui de la commune de Martigny.