Taxis français Les taxis français manifestent à la frontière avec la Suisse

afp

12.4.2021 - 15:34

Les taxis français protestent contre les contrôles de leurs autorisations à travailler en territoire helvète. (archives)
Les taxis français protestent contre les contrôles de leurs autorisations à travailler en territoire helvète. (archives)
ATS

Des dizaines de taxis français manifestent depuis lundi matin à plusieurs postes frontières près de Genève pour dénoncer l'application d'une règle limitant leurs déplacements en Suisse.

Keystone-SDA, afp

Depuis 6H30, taxis, VTC et autres transporteurs freinent le passage des voitures allant en Suisse sur les postes frontières de Bardonnex, Vallard et Ferney-Voltaire, a précisé à l'AFP Eric Poligot, de la Fédération des taxis indépendant de Haute-Savoie (FTI 74), confirmant une information du quotidien Le Dauphiné Libéré.

Ils protestent contre les contrôles de leurs autorisations à travailler en territoire helvète, menés depuis environ un an par les autorités suisses en vertu d'une règle ancienne, rarement vérifiée jusque-là, explique le syndicat.

Selon lui, une directive européenne de 2005, relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, autorise en effet les taxis à travailler un maximum de 90 jours par an en Suisse, avec obligation de déclarer ces journées au moins huit jours à l'avance.

Les autorités genevoises étaient peu regardantes avant 2020, assure Eric Poligot. Mais ces derniers mois, plusieurs de ses collègues qui ne s'étaient pas déclarés auprès du canton ont été stoppés à la frontière et contraints d'appeler un taxi helvète pour poursuivre le trajet de leurs clients, le plus souvent jusqu'à l'aéroport de Genève, raconte-t-il.

«C'est intolérable de dire à un client +écoutez, on change de véhicule+. On n'est pas des charters, on est des taxis, on fait du porte à porte», poursuit Eric Poligot, assurant que lui et ses collègues n'effectuent que des trajets transfrontaliers avec le bassin genevois, sans faire de «cabotage» en Suisse.

En discussions avec la préfecture de Haute-Savoie depuis six mois pour essayer de trouver un arrangement écrit, le syndicat suggère par exemple l'utilisation de macarons ou de la technologie pour fluidifier les contrôles à la frontière.

«Si demain les gens ne peuvent plus venir, ils vont atterrir à Lyon: il y a un enjeu économique pour l'aéroport de Genève et le canton», estime ce chauffeur de taxi.

La manifestation filtrante doit se poursuivre toute la journée, le syndicat devant rencontrer les services de l'Etat en France dans l'après-midi.