Transport aérien Lufthansa plombé par le carburant

ATS

30.4.2019 - 13:07

Au total, Lufthansa devrait dépenser quelque 6,8 milliards d'euros (soit 7,7 milliards de francs) en carburant, a précisé l'entreprise, alors que la facture avait déjà augmenté de 850 millions par rapport à 2017 (archives).
Au total, Lufthansa devrait dépenser quelque 6,8 milliards d'euros (soit 7,7 milliards de francs) en carburant, a précisé l'entreprise, alors que la facture avait déjà augmenté de 850 millions par rapport à 2017 (archives).
Source: KEYSTONE/AP/MICHAEL PROBST

Le géant européen du transport aérien Lufthansa a fortement creusé sa perte nette au premier trimestre, plombé par la hausse des prix du carburant et la concurrence accrue en Europe, même s'il a confirmé ses prévisions annuelles.

Entre janvier à mars, le groupe allemand affiche une perte de 342 millions d'euros (390 millions de francs), bien supérieure à celle de 39 millions sur la même période de l'année précédente, selon un communiqué mardi.

Cette contre-performance n'est pas une surprise: le 15 avril, la compagnie avait fait état de manière anticipée d'une perte opérationnelle ajustée de 336 millions d'euros, un chiffre confirmé ce mardi.

«Le premier trimestre est traditionnellement faible pour des compagnies aériennes», a fait valoir Lufthansa.

Le chiffre d'affaires du premier trimestre a progressé de 3%, à 7,9 milliards d'euros, alors que les charges liées au carburant étaient de 202 millions d'euros plus élevées que sur la même période en 2018.

Sur l'année, le groupe s'attend désormais à une augmentation de 700 millions de ses frais d'essence, contre encore 650 attendus lors des résultats annuels.

Au total, Lufthansa devrait dépenser quelque 6,8 milliards d'euros en carburant, a précisé l'entreprise, alors que la facture avait déjà augmenté de 850 millions par rapport à 2017.

«La réduction continue des coûts n'a compensé ces effets que partiellement», écrit la compagnie, relevant également que le premier trimestre 2018 représentait aussi une base de comparaison défavorable en raison de la cession des opérations d'Air Berlin.

A la Bourse de Francfort, le titre de la compagnie était en baisse de 1,08% à 21,97 euros vers 10h10 GMT, dans un Dax à l'équilibre.

Objectifs confirmés

Le directeur financier Ulrik Svensson s'est en revanche montré optimiste pour la suite, mettant en avant la «bonne tenue des réservations sur les prochains mois».

Pour 2019, Lufthansa a ainsi maintenu ses prévisions d'une marge opérationnelle ajustée comprise entre 6,5% et 8,0% (7,9% en 2018), réitérant que ses capacités augmenteront moins rapidement qu'auparavant (+1,9% cet été).

Lufthansa avait déjà prévenu lors de ses résultats annuels être contraint par un «goulot d'étranglement des infrastructures», à savoir les difficultés rencontrées par les aéroports et les contrôleurs aériens pour absorber la progression du trafic.

Alors que les 737 MAX de Boeing sont cloués au sol depuis la mi-mars, M. Svensson s'est dit «confiant» lors d'une conférence téléphonique sur le fait que les avions du constructeur américain «seront à terme de retour dans les airs».

Si Lufthansa, qui n'opère pas de 737 MAX, n'exclut «aucune option» quant à d'éventuelles commandes, le directeur financier a indiqué que la confiance des consommateurs dans cet appareil serait «vraiment un sujet de discussion et une question l'année prochaine».

Mardi, la compagnie australienne à bas coût Virgin Australia a annoncé qu'elle reportait la livraison d'une commande de 48 Boeing 737 MAX, invoquant des questions de sécurité. De son côté Boeing a soumis à l'agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) des documents liés au correctif du système anti-décrochage MCAS équipant les 737 MAX, mis en cause dans deux accidents mortels récemment.

Retour à la page d'accueil

ATS