France voisine Métallurgie: le groupe Ferroglobe va supprimer 350 emplois

ATS

30.3.2021 - 20:30

221 emplois seront supprimés sur le site de La Léchère, en Savoie.
221 emplois seront supprimés sur le site de La Léchère, en Savoie.
ATS

Le groupe américano-espagnol Ferroglobe, spécialiste du silicium, va supprimer 350 emplois en France au sein de sa filiale FerroPem. Sa direction entend supprimer l'ensemble des postes des usines situées à La Léchère (Savoie) et à Livet-et-Gavet (Isère)

Keystone-SDA

La direction avance un «défaut de compétitivité». Elle a annoncé sa décision lundi lors d'un comité européen d'entreprise, a-t-on appris mardi auprès des syndicats.

Les deux usines concernées seraient «mises en sommeil» et non fermées. «Car qui dit fermeture, dit dépollution de ces usines. Au bas mot, c'est un investissement de 30 millions d'euros que Ferroglobe ne souhaite évidemment pas réaliser», affirme Eric Granata, secrétaire général de l'union départementale des syndicats CGT de Savoie.

«Vision fermée»

Au total, 221 emplois seront supprimés sur le site de La Léchère et 131 au sein de l'usine de Livet-et-Gavet. Ferroglobe détient via FerroPem quatre autres usines en France qui ne sont pas menacées.

«On veut le maintien des emplois. On demande à la direction de ne pas bloquer les projets de reprise», martèle Walter Wlodarczyk, délégué syndical CGT du site de La Léchère, déplorant «un tissu de contradictions» et contestant «une vision fermée». Selon lui, «le potentiel et la rentabilité de ces usines n'est pas à démontrer».

«C'est un coup dur pour tous les ouvriers de l'usine de Livet-et-Gavet. Il ne va plus rester grand-chose dans notre vallée, où FerroPem était implantée depuis des décennies», a réagi le maire Gilbert Dupont (sans étiquette).

Manifestation à Chambéry

En Savoie, une centaine de personnes se sont réunies mardi après-midi devant le palais de justice de Chambéry pour protester contre cette décision, tandis qu'une audience impliquant Ferroglobe se tenait au même moment.

Dans un communiqué diffusé mardi, la fédération de Savoie du Parti communiste français a déploré que le groupe «sacrifie ses usines dans le monopoly capitaliste».

Début octobre, les syndicats avaient fait état de leurs inquiétudes après l'annonce d'une réflexion autour d'un plan de restructuration au sein de Ferroglobe en raison de difficultés économiques.

Deux mois plus tard, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, avait appelé Ferroglobe à «ses responsabilités» et à «soutenir sa filiale» française. FerroPem a subi une baisse de la demande de 25% et une chute des cours de 30% depuis le début 2018 en raison de la concurrence du silicium chinois, fragilisant sa position financière et menaçant le paiement de ses fournisseurs.