Un cheptel de plus de 300 bovins, considérés comme abandonnés et maltraités, a été saisi mardi dans le Jura. 231 bêtes de cette exploitation sont mortes en trois ans, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
Les gérants de l'exploitation située sur la commune de Montfleur (Jura), deux frères âgés de 52 et 65 ans, ont été interpellés dans le cadre d'une enquête ouverte pour «abandon et mauvais traitements à animaux», a précisé le procureur de la République de Lons-Saunier, Lionel Pascal.
Les agriculteurs, qui contestent les faits qui leur sont reprochés, seront présentés jeudi au parquet de Lons-le-Saunier qui décidera des suites judiciaires à donner à cette affaire.
«C'est la première fois qu'une saisie de cette ampleur concernant des animaux d'élevage est ordonnée en France», a souligné dans un communiqué le procureur, estimant que «cette mesure était commandée par la nécessité d'assurer le bien-être, la préservation et la survie des animaux».
En trois ans, «le taux de mortalité du cheptel a explosé littéralement pour atteindre une moyenne annuelle de 20%, alors que le taux normalement constaté est inférieur à 5%», a-t-il relevé.
Condamnation en 2018
Selon les rapports des services administratifs les vaches et leurs veaux avaient un accès insuffisant à l'eau et à la nourriture et il existait un important risque de divagation des animaux en raison de clôtures mal entretenues.
L'enquête du groupement de gendarmerie du Jura a conclu que les deux frères, qui gèrent ensemble l'exploitation dans le cadre d'un GAEC (groupement agricole d'exploitation en commun), «méconnaissaient les règles élémentaires de respect du bien être animal».
En 2018, ils avaient déjà été poursuivis et condamnés pour maltraitance animale et pour une absence de mise en conformité de leurs pratiques.
Près d'une centaine de gendarmes, de personnels de la DDCSPP (direction de la cohésion sociale et de la protection de la population), de vétérinaires et d'agriculteurs ont été mobilisés mardi pour procéder à la saisie du cheptel. «Les opérations sur le terrain auront duré plus de 40 heures», selon le parquet.
Deux drones ont été utilisés par la gendarmerie pour repérer les bêtes dispersées sur un vaste secteur, dont certaines sont toujours recherchées.
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