Automobiles Nissan sabre ses estimations de bénéfices

ATS

24.4.2019 - 09:43

Nissan avait déjà abaissé ses prévisions en février et finira l'année sur une chute de son bénéfice net de près de 60% par rapport à celui de 2017/18 (archives).
Nissan avait déjà abaissé ses prévisions en février et finira l'année sur une chute de son bénéfice net de près de 60% par rapport à celui de 2017/18 (archives).
Source: KEYSTONE/AP/SHUJI KAJIYAMA

Le groupe automobile japonais Nissan a fortement réduit mercredi ses estimations de bénéfices annuels, accusant des dépenses supplémentaires aux Etats-Unis, un «environnement difficile» et l'impact de l'affaire Ghosn sur les ventes.

Le partenaire du français Renault évalue désormais son bénéfice net à 319 milliards de yens (2,9 milliards de francs) sur l'exercice achevé fin mars, alors qu'il visait 410 milliards. Il publiera ses résultats définitifs le 14 mai.

Nissan, pionnier de la technologie électrique avec sa citadine Leaf et fabricant des crossovers Rogue, Qashqai et X-Trail, avait déjà abaissé ses prévisions en février, et finira l'année sur une chute de son bénéfice net de près de 60% par rapport à celui de 2017/18.

Le constructeur est dans la tourmente depuis l'arrestation en novembre de son «sauveur», Carlos Ghosn, détenu au Japon pour des malversations financières présumées.

Son incarcération, conséquence d'une enquête menée par Nissan depuis de longs mois, a déstabilisé l'alliance formée avec Renault et profondément secoué le groupe nippon, occupé à solder les comptes avec son ancien PDG et à réformer sa gouvernance.

Le chiffre d'affaires a cependant résisté: il est attendu à 11'574 milliards de yens (105,5 milliards de francs), comparé à une prévision de 11'600 milliards, pour 5,5 millions de véhicules écoulés sur la période d'avril 2018 à mars 2019.

L'affaire a provoqué le départ de deux proches haut placés du grand patron: José Muñoz, doté du titre de «chief performance officer», et Arun Bajaj, responsable des ressources humaines.

Mardi, Nissan a par ailleurs annoncé que Daniele Schillaci, vice-président chargé du marketing et des ventes, allait quitter le groupe.

Dans le même temps, la direction a été renforcée avec la promotion au poste de numéro deux de Yasuhiro Yamauchi, 63 ans, qui passe de «directeur de la compétivité» (COO) à «directeur des opérations».

Cet homme, fort d'une carrière de près de 40 ans en interne et qui siège au conseil d'administration de Renault, vient ainsi épauler le patron Hiroto Saikawa, qui a dit à plusieurs reprises vouloir passer le relais une fois Nissan remis sur pied et la gouvernance réformée.

Sur le front opérationnel, Nissan a par ailleurs engagé un virage stratégique par rapport à l'ère Ghosn marquée par une course aux volumes, en particulier aux Etats-Unis, un de ses premiers marchés, pour se concentrer davantage sur l'image de la marque.

Dans cette optique, «il a mis en place une campagne d'extension de garantie» sur certains véhicules, initiative qui coûte cher et explique en partie ces mauvaises performances.

Le bénéfice d'exploitation est aussi en berne: il devrait s'établir autour de 318 milliards de yens, contre une précédente prévision de 450 milliards.

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