Genève internationalePeu de licenciements malgré la pandémie
sn, ats
22.4.2021 - 13:56
Keystone-SDA, sn, ats
22.04.2021, 13:56
22.04.2021, 14:06
ATS
Les ONG de la Genève internationale ont vu leur impact réduit en raison des réunions en ligne dictées par la pandémie. Elles ont été affectées, mais ont dû recourir à un nombre modéré de licenciements. Plusieurs prévoient de délocaliser une partie de leur personnel.
L'ensemble de ces acteurs «n'a pas encore été confronté à une baisse massive de ses revenus», explique le centre en charge de l'accueil de la Genève internationale. Sur les 108 ONG qui ont répondu à son sondage dévoilé jeudi, parmi 470 interrogées en mars, un an après une première enquête en mai 2020, elles sont 37% à avoir face à des coupes. A l'inverse, un quart des ONG ont augmenté leurs revenus.
Elles étaient près de 60% l'année dernière à redouter un manque de financement. Même si la situation n'a pas été autant problématique, le développement des revenus des ONG a été interrompu.
Côté personnel, moins de 20% des ONG ont dû réduire leur dispositif. Plus de deux tiers prévoient de le maintenir cette année. Un peu plus de 10% s'attendent à des coupes et 20% anticipent au contraire une augmentation à Genève.
Plus largement, 97% se disent toujours affectées par la pandémie. Mais seule une minorité considère l'impact comme «grave» pour elles, même si cette part est un peu plus importante pour les institutions qui totalisent plus de 20 employés. Plus de deux tiers mentionnent un effet modéré, contre 54% il y a un an, preuve que les organisations se sont adaptées.
Plusieurs interruptions d'activités
Mais cette situation, qui s'explique par les mécanismes de financement de ces ONG et, pour environ 60% d'entre elles au total, le soutien des autorités face à la pandémie, pourrait ne pas durer à plus long terme. Beaucoup se disent inquiètes d'un décalage des effets et d'une réduction de la portée de la Genève internationale, en raison d'une diminution des acteurs et des discussions présentielles.
La moitié des ONG s'attendent toutefois à maintenir leurs revenus cette année. Mais plusieurs organisations prévoient de délocaliser une partie ou l'ensemble de leur personnel vers des zones moins coûteuses.
Parmi les ONG, près de la moitié ont été contraintes de suspendre des programmes et un tiers ont dû le faire à la fois à Genève et à l'étranger. Près de 70% ont adapté leur dispositif en raison des restrictions et 45% ont lancé des programmes face au coronavirus.
Large financement par les gouvernements
Autre problème, plus de deux tiers des ONG affirment que leur impact a été réduit en raison du format en ligne des réunions, notamment celles actives sur la santé, et que le lien avec l'ONU s'est altéré, comme l'année dernière déjà. La majorité d'entre elles appelle à une reprise dès que possibles des rencontres en présentiel. Même si 90% ont réussi à organiser en ligne les discussions qu'elles avaient prévues en salle et que la plupart ont accéléré leur transition numérique.
Selon le centre d'accueil, qui a mené ce second sondage en collaboration avec l'ONU à Genève, les effets de la pandémie sur les ONG dépendront de la poursuite du financement des donateurs gouvernementaux qui alimentent 70% d'entre elles. Et de la manière dont les autres acteurs, surtout l'ONU, considèreront celles-ci à l'avenir.
Au total, près de 125 organisations avaient participé au premier sondage et plusieurs dizaines se sont associées aux deux enquêtes. La moitié des ONG interrogées sont actives sur les droits humains ou sur l'humanitaire. Environ 90% parmi celles qui ont répondu emploient moins de 20 personnes à Genève. Quatre sur cinq au total s'appuient sur moins de 5 millions de francs de revenus.