Collardi quitte la banque Pictet performe au premier semestre, Collardi quitte la banque

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18.8.2021 - 12:43

Après seulement un peu plus de trois ans, Boris Collardi va quitter le collège des associés du groupe bancaire genevois Pictet. (archives)
Après seulement un peu plus de trois ans, Boris Collardi va quitter le collège des associés du groupe bancaire genevois Pictet. (archives)
ATS

Pictet a affiché une solide performance au premier semestre, enregistrant une forte progression des actifs sous gestion. L'établissement genevois a annoncé le départ de Boris Collardi, qui aura passé un peu plus de trois ans au collège des associés de la banque.

Keystone-SDA, al

L'arrivée en juin 2018 de l'ex-patron de Julius Bär chez Pictet avait suscité l'émoi dans le secteur financier. La nomination du banquier vaudois d'origine, réputé et médiatique, représentait alors un gros coup pour la banque privée mais également pour l'ensemble de la place financière genevoise.

Boris Collardi a été le 42e associé de l'histoire de Pictet – fondé en 1805 – et le plus jeune membre du collège. Mais alors que la durée d'engagement d'un associé chez Pictet est en moyenne de 21 ans, la banque a annoncé mercredi que M. Collardi a décidé de se retirer du collège des associés et de quitter le groupe au 1er septembre.

«Après mûre réflexion et des discussions avec le collège des associés, Boris Collardi a décidé de se retirer de ses fonctions d'associé et de quitter Pictet», a indiqué la banque dans un communiqué, sans préciser les raisons ayant conduit à cette décision.

«Pictet Wealth Management est dans une excellente position pour assurer son succès à long terme et je suis convaincu que le groupe continuera à progresser», a souligné Boris Collardi, cité dans le communiqué.

Elif Aktug et François Pictet rejoindront le collège des associés le 1er septembre, sous réserve de l'approbation des autorités de surveillance.

Le communiqué n'a fait aucune mention des prochains objectifs professionnels de M. Collardi.

Blâme de la Finma

En janvier, le banquier avait écopé d'un blâme de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) pour une affaire de blanchiment d'argent remontant à la période où il dirigeait le gestionnaire de fortune Julius Bär. La banque genevoise lui avait alors renouvelé sa confiance.

Dans un rapport, le gendarme des marchés avait reproché à Julius Bär de graves manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

Les griefs étaient liés à de potentiels actes de corruption autour de la compagnie étatique vénézuélienne Petróleos de Venezuela (PDVSA) et de la Fédération internationale de football association (Fifa) entre 2009 et 2018, période pendant laquelle Boris Collardi était à la tête du groupe zurichois.

«Meilleurs résultats de l'histoire»

Parallèlement à l'annonce surprise de ce départ, Pictet a dévoilé sa performance financière. Sur les six premiers mois de l'année, Pictet a dégagé «les meilleurs résultats semestriels de l'histoire» de la banque, a assuré l'associé senior Renaud de Planta, soulignant que «les clients nous ont confié des avoirs nets records».

Les actifs sous gestion ou en dépôt ont en effet progressé à 690 milliards de francs fin juin, contre 609 milliards au bouclement de 2020.

Au niveau opérationnel, le produit d'exploitation a bondi de 16% sur un an à 1,5 milliard de francs, alors que les charges avant impôts ont enflé de 7% à 1,1 milliard. Le bénéfice net consolidé a pour sa part plus que doublé (+142%) à 636 millions, selon des résultats non audités.

Le résultat net comprend un gain extraordinaire issu de la transaction de «sale and lease back» que Pictet a réalisée au premier trimestre concernant son bâtiment principal à Genève. Le produit de cette transaction permettra à Pictet d'autofinancer l'expansion de son siège avec la construction d'un ensemble d'immeubles à Genève d'ici 2025.

Le résultat opérationnel, qui exclut ce gain unique, a atteint 464 millions de francs, en forte hausse de 45% comparé au premier semestre 2020.

La banque est solidement capitalisée. Fin juin, le ratio réglementaire des fonds propres totaux s'établissait à 22,2%, «nettement supérieur» aux 12% exigés par la Finma, a précisé Pictet.