Plan de relanceLes Verts veulent 11 milliards d'investissements
st, ats
30.3.2021 - 10:03
Keystone-SDA, st, ats
30.03.2021, 10:03
30.03.2021, 11:55
ATS
Les VERT·E·S veulent un plan de relance écologique axé sur la protection du climat, les soins et la numérisation, ainsi que la formation et la reconversion. Ils proposent des investissements à hauteur de 11 milliards de francs sur les quatre prochaines années.
La pandémie de coronavirus a entraîné une forte hausse du chômage au cours des douze derniers mois et a encore accéléré les changements structurels dans de nombreux secteurs d'activité, relève mardi le parti écologiste. «La Suisse peut et doit y répondre par un programme d'investissements stratégique rapidement efficace».
Les investissements seraient principalement financés par les caisses fédérales, mais aussi par une taxe temporaire sur les dividendes d'un montant de 2 à 3 milliards de francs. «Le plus cher serait de ne pas investir», a souligné la conseillère nationale Sophie Michaud Gigon (VD) lors d'une conférence de presse.
«Les investissements dans les soins et le climat sont à faire de toute façon», a relevé le président du parti Balthasar Glättli. «Il faut seulement les avancer et ainsi bénéficier d'un effet positif sur l'emploi». Il reproche à la Confédération l'absence d'investissements d'avenir.
Plan en 14 mesures
Le plan de relance présenté, comportant 14 mesures, permettrait de créer des milliers de nouveaux emplois dans des industries axées sur la durabilité, estiment les Verts. Concrètement, le parti propose de multiplier par deux l'encouragement au courant renouvelable, qui passerait de 1,3 à 2,6 milliards de francs. Le taux d'assainissement des bâtiments devrait également être doublé, ce qui représenterait un montant annuel d'investissements d'environ 1 milliard.
Un montant de 100 millions de francs serait alloué au renforcement des pôles de recherche au sein des universités, afin de faire avancer plus rapidement les technologies favorables au climat. Un programme de garantie permettrait aux entreprises d'investir dans de telles technologies ou dans des processus réduisant les émissions. Les fonds non utilisés du programme de cautionnements solidaires liés au Covid-19 seraient réaffectés ici.
L'importance des soins
Ces derniers mois ont brutalement mis en lumière l’importance systémique du domaine des soins infirmiers et de la garde des enfants, notent les Verts. A ce titre, les cantons et les institutions du domaine de la santé doivent être soutenus pour améliorer les conditions de travail du personnel, par le biais d'un plan d'action d'environ 500 millions de francs.
Des écoles à journée continue doivent aussi être créées dans tout le pays. Elles seraient encouragées par une aide financière similaire au soutien à l’accueil extrafamilial des enfants, d'un montant de 180 millions de francs.
Les Verts souhaitent la mise en place d'une infrastructure et d'une gouvernance durables des données numériques au sein de l’administration, ainsi qu'un fonds de 50 millions pour promouvoir des projets dans les cantons et les communes. Il s'agit également de promouvoir les projets et jeunes pousses technologiques orientées vers le bien commun et de mettre en place une identité électronique étatique «digne de confiance».
Soutenir la formation
Enfin, pour éviter que les jeunes diplômés ne se retrouvent au chômage pendant la crise, le parti écologiste propose de soutenir financièrement la formation continue des apprentis. Il faut aussi augmenter l'offre de places d'apprentissage et de stages universitaires dans l'administration fédérale. Environ 60 millions de francs seraient affectés dans ce but en 2021 et en 2022.
Il s'agit par ailleurs de créer de nouvelles perspectives professionnelles pour les adultes au chômage, en finançant des bourses d’études supplémentaires pour 10'000 personnes. Pour ce faire, le fonds de compensation de l'assurance-chômage devrait être augmenté de 200 millions. Les Verts veulent aussi introduire des chèques formation pour la reconversion, à hauteur de 300 millions.
«Avec notre programme d'impulsion, nous voulons accélérer une reprise économique verte après la crise. Mais aussi créer des emplois pro climat et jeter les bases d'une économie innovante et climatiquement neutre du 21e siècle», a résumé la conseillère nationale Franziska Ryser (SG).