Approvisionnement en énergiePour Axpo, la transition énergétique doit s'accélérer
bo, ats
21.10.2021 - 11:21
Il faut accélérer le développement des énergies renouvelables pour favoriser la transition énergétique et obtenir une sécurité de l'approvisionnement stable, selon Axpo. L'entreprise mise aussi sur un endettement temporaire du fonds alimenté par le supplément.
Keystone-SDA, bo, ats
21.10.2021, 11:21
21.10.2021, 11:29
ATS
Techniquement, un rythme de développement des énergies renouvelables plus soutenu serait réalisable pour l'entreprise énergétique. Elle a présenté jeudi la manière dont la transition énergétique et la sécurité de l'approvisionnement pourraient être rendues possibles en même temps. Au coeur se situent «des décisions politiques courageuses», selon le plus gros producteur d'électricité de Suisse.
Lors d'une conférence de presse virtuelle, le directeur d'Axpo Christoph Brand a souligné qu'en terme de scénario, il n'y a pas qu'une seule bonne solution. Les prévisions jusqu'en 2050 comportent trop d'impondérables, mais il s'agit d'«une proposition concrète sur la manière de résoudre la quadrature du cercle».
Selon le scénario présenté, si la Suisse n'accélère pas massivement le développement des énergies renouvelables, près d'un tiers de son électricité devra être importée dès 2035. La Suisse doit décider dès à présent quels types d'énergies peuvent garantir une sécurité de l'approvisionnement. Elle doit aussi définir comment les sources d'électricité souhaitées peuvent être développées en quantité suffisante et quels en sont les coûts probables.
Le scénario repose sur deux hypothèses: la demande d'énergie en Suisse augmentera de plus de 35% d'ici à 2050 et la Suisse devra de toute façon recourir aux importations en hiver pour couvrir efficacement la demande en électricité à certains moments. Axpo estime que «l'objectif d'une Suisse totalement autosuffisante impliquerait des coûts beaucoup trop élevés et des oppositions dans la société».
Pas qu'un seul type d'énergie
En ce qui concerne la production, le scénario prévoit un fort développement des systèmes photovoltaïques sur les toits, les espaces ouverts et dans les Alpes, ainsi qu'un recours accru à l'énergie éolienne, à la géothermie et à la biomasse. Il n'existe pas de technologie ou de mesure unique permettant de résoudre le problème de manière intégrale, selon l'entreprise.
En suivant le scénario, si les centrales nucléaires doivent être remplacées à partir de 2040 après 60 ans d'exploitation au plus tard, il faudra recourir à des centrales à gaz supplémentaires basées sur le gaz neutre en CO2 pendant les mois d'hiver pour compenser la menace de pénuries. En utilisant les différentes sources d'énergies mentionnées, le bilan annuel suisse serait alors à peu près équilibré, estime Axpo.
Mais cela a aussi un coût: le fonds alimenté par le supplément perçu sur le réseau devrait pouvoir s'endetter d'au maximum onze milliards de francs en 2046, ce qui n'est actuellement pas possible. L'entreprise avance que, dans tous les cas, les coûts de financement seraient négligeables par rapport à une pénurie d'électricité.
Réunion du Conseil fédéral sur le sujet
Selon un rapport récemment publié sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité, dans le pire des cas, la Suisse pourrait avoir trop peu d'électricité dès 2025. Le ministre de l'économie Guy Parmelin a appelé les entreprises à se préparer dès maintenant à la pénurie.
Le Conseil fédéral a quant à lui tenu mercredi une séance spéciale consacrée à l'approvisionnement du pays en électricité. Il a notamment mené des discussions avec des représentants de la branche, mais il n'a pas pris de décision, a précisé son porte-parole André Simonazzi. Différents organes fédéraux ont des mandats à remplir d'ici la fin de l'année et le gouvernement reprendra sa discussion début 2022.
La Commission fédérale de l'électricité doit élaborer d'ici novembre un concept sur les centrales à gaz destinées à couvrir les pointes de demandes. Par ailleurs, le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) doit présenter d'ici la fin de l'année une analyse du potentiel de l'efficacité électrique à l'horizon 2025.