Environnement Produits bio souvent dans du plastique

ATS

17.7.2019 - 16:02

Du plastique tous azimuts: des carottes et de la salade bio vendues par un grand distributeur helvétique (archives).
Du plastique tous azimuts: des carottes et de la salade bio vendues par un grand distributeur helvétique (archives).
Source: Keystone/MARTIN RUETSCHI

Les produits biologiques en Suisse ne sont quasiment disponibles que dans des emballages en plastique. Un test montre que 84% des légumes bio sont vendus dans du plastique. Le bilan est – paradoxalement – meilleur pour les produits conventionnels.

Dans dix commerces de Bâle et de Berne, la Fondation alémanique pour les consommateurs a acheté 221 concombres, tomates, carottes, poivrons et pommes, a-t-elle annoncé mercredi. Résultat: 54% des produits, bio ou conventionnels, sont proposés dans du plastique.

Un fait particulièrement agaçant pour les consommateurs soucieux de l'environnement: le taux de plastique est de 44% pour les fruits et légumes cultivés de manière conventionnelle et carrément de 84% pour les produits bio. Migros, Lidl et Denner emballent même tous leurs produits examinés dans du plastique. Chez Coop, 78% sont concernés et chez Aldi 63%.

Pour les produits conventionnels, Coop recourt le moins au plastique (21%), suivi de Migros (47%), Lidl (50%) et Aldi (60%).

La fondation n'a pas rencontré d'alternatives au plastique, comme des filets en cellulose ou du carton à base d'herbe. Et seuls Migros et Coop proposent des sachets à usage multiple. Ces derniers n'apportent toutefois pas grand-chose si les légumes et les fruits sont déjà emballés dans du plastique.

Les commerçants s'expliquent

Contacté par Keystone-ATS, Migros explique que l'objectif est de doubler la vente de légumes et fruits bio en vrac. Aujourd'hui déjà, de nombreux produits bio sont proposés sans emballage. comme les nectarines, les avocats, les oranges ou les mangues.

Mais la priorité est de protéger les produits et d'éviter le gaspillage alimentaire. Les produits en vrac sont souvent touchés, examinés et remis dans les étalages. Pour cette raison, Migros se voit contrainte d'emballer certains produits.

De plus, il faut atteindre un certain chiffre d'affaires pour les produits en vrac: si un fruit reste trop longtemps dans l'étalage, il y a risque de gaspillage alimentaire. Le grand distributeur examine le recours à du matériel recyclé: ainsi, la plupart des barquettes protégeant les baies et les petits fruits sont déjà constitués de pet recyclé.

Coop s'engage également à proposer où c'est possible des fruits et légumes en vrac ou dans des emballages écologiques. Mais réduire l'utilisation du plastique de façon durable est un long processus, explique l'entreprise. Les alternatives doivent être globalement plus écologiques que les solutions actuelles et ne pas créer encore plus de gaspillage alimentaire à cause de la durabilité plus courte des produits.

«Elastitag»

Coop a adopté l'étiquetage par «Elastitag» pour certains produits, un ruban élastique muni d'une étiquette, qui évite beaucoup de plastique, poursuit l'entreprise. Le film plastique qui servait par exemple d'emballage au fenouil bio a été remplacé par un petit autocollant. Pour les oignons et l'aïl bio, les filets en nylon ont fait place à la cellulose et les pommes et poires de la gamme Naturaplan sont vendues dans du papier fabriqué à base d'herbe.

Enfin, Denner explique lui aussi se pencher sur la problématique du plastique. Comme les deux autres grands distributeurs, il justifie le recours au plastique par la nécessité de protéger les produits d'une trop rapide altération et par là d'éviter le gaspillage.

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