FranceReporters sans frontières portent plainte contre Facebook
ATS
23.3.2021 - 12:05
Reporters sans frontières portent plainte en France contre Facebook pour «pratiques commerciales trompeuses». Elle estime que la «prolifération massive» des messages de haine et de fausses informations sur cette plateforme viole ses engagements envers les internautes.
Keystone-SDA
23.03.2021, 12:05
23.03.2021, 12:19
ATS
Cette plainte a été déposée lundi auprès du procureur de la République de Paris, a précisé RSF dans un communiqué mardi. Elle s'appuie, selon l'organisation de défense de la liberté de la presse sur «la contradiction manifeste entre les engagements du réseau social vis-à-vis des consommateurs et la réalité de son fonctionnement».
La plainte, consultée par l'AFP, vise les filiales Facebook France et Facebook Irlande, via lesquelles le groupe exerce ses activités en France.
RSF entend démontrer que les engagements du groupe américain, figurant notamment dans ses conditions générales d'utilisation, «reposent largement sur des allégations mensongères». Alors que la plateforme s'engage à agir pour maintenir «un environnement sûr et sans erreurs», l'association pointe de multiples types de contenus haineux et autres fausses infos qui prospèrent sur le réseau.
Éléments à charge
Parmi les éléments à charge fournis par RSF pour appuyer sa plainte figurent des menaces de mort contre les journalistes de Charlie Hebdo ou la mise en ligne de vidéos comme le documentaire «Hold Up» accusé de relayer des thèses complotistes.
Pour l'ONG, cela constitue, au sens du code de la consommation français, une «pratique commerciale trompeuse», délit passible d'une amende «qui peut atteindre 10% du chiffre d'affaires annuel moyen».
RSF ajoute que «les conditions de services de Facebook étant les mêmes partout sur la planète, une décision de justice en France sur leur caractère trompeur pourrait avoir un impact global». Elle dit aussi étudier «le dépôt de plaintes similaires dans d'autres pays».
Plusieurs plaintes ont été lancées ces derniers mois contre des réseaux sociaux en France. Début mars, quatorze militantes féministes ont assigné Facebook en justice, reprochant à sa filiale Instagram de censurer certaines de leurs publications, tout en laissant des utilisateurs les harceler en toute impunité. Le concurrent Twitter est également l'objet de plusieurs procédures.