Les économistes de Credit Suisse perçoivent des «premiers signes» de reprise économique, après l'effondrement conjoncturel dû aux mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus. Le retour à la normale devrait cependant se faire progressivement.
Certains indicateurs conjoncturels, comme le très suivi indice des directeurs d'achat (PMI), ont marqué un net rebond en mai. Le PMI a rebondi autant dans le secteur industriel que dans les services, avait indiqué début juin Credit Suisse.
Dans l'immédiat, les ménages devraient dépenser 5,5 milliards de francs non utilisés pendant le confinement tandis que les dépenses publiques sont attendues en «nette progression», a indiqué lundi la banque aux deux voiles dans un communiqué.
Une suite plus ardue?
La suite s'annonce cependant plus ardue et les spécialistes de la banque zurichoise s'attendent à ce que la conjoncture helvétique ne retrouve que fin 2021 son niveau d'avant-crise.
Ces derniers ont dans la foulée raboté leurs prévisions de produit intérieur brut (PIB) pour cette année à -4,0%, contre -3,5% dans leurs précédentes estimations. Le rebond de +3,5% attendu en 2021 reste lui inchangé.
En 2020, la consommation privée (-2,1%), les investissements dans la construction (-2,5%) et les biens d'équipement (-4,0%), ainsi que les exportations (-6,5%) vont pâtir des mesures sanitaires.
Malgré le déconfinement progressif, la demande en biens d'investissement et montres va demeurer faible, tandis que le commerce de détail va souffrir des mesures de distanciation sociale dans les magasins.
Les dépenses des ménages devraient également être freinées par le ralentissement sur le marché de l'emploi, Credit Suisse s'attendant en 2020 à un taux de chômage de 3,5% et en 2021 à 3,8%. La décélération de l'immigration risque également de peser sur les dépenses privées.